mardi 23 août 2016

Nouvelles du 23 août 2016 - Finnmark

Ce mardi 23 août, je me trouve sur l'île la plus au nord des Lofoten, plus précisément à Kabelvag. Le temps est couvert et il ne fait que 11 degrés. Ça sent la fin de saison. A peine passé la période du soleil de minuit que les habitants se préparent déjà au long hiver. Il faut préciser que les Lofoten se trouvent encore largement au nord du cercle polaire arctique (68 degrés de latitude).

C'est donc conscient que les jours allaient fraîchir qu'en partant du Cap Nord vendredi matin 19 août, j'ai décidé de faire une belle avancée contre le sud. Ainsi, après une étape de près de 500 km, je me suis retrouvé à Tromsø.



Sur les 100 premiers kilomètres, je suis revenu sur mes pas puis me suis dirigé sur Alta. Juste avant de bifurquer contre le sud-ouest, j'ai vu le premier élan du voyage. Il a traversé la route a une trentaine de mètres devant moi puis à disparu dans la forêt. Étonnamment, cette rencontre s'est déroulée à proximité d'habitations (au contraire des rennes, les élans ne sont pas demi-domestiques).


Le parcours jusqu'à Tromsø est de toute beauté. On se trouve tantôt sur des reliefs couverts de végétation anémique, puis on contourne des fjords aux eaux d'un profond bleu et parfois même avec des dégradés de turquoise, un peu comme sous les tropiques.



A Tromsø, j'ai planté ma tente dans un camping envahis par des camping cars. Heureusement, la section réservée aux tentes, près d'un cours d'eau, était très jolie et les sanitaires ultra modernes et propres, comme c'est toujours le cas en Norvège et aussi en Finlande. A ce propos, il est marrant de constater que presque chaque pays en fait une à l'envers dans ce domaine. Ici, ils ne connaissent pas le tub de douche et le rideau de douche est plutôt rare aussi. Cela signifie qu'il faut veiller à mettre ses vêtements hors de portée du jet de la douche, sinon..... Ensuite il faut essuyer le fond de la douche avec un racloir en caoutchouc. Mais comme le fond présente une légère pente pour l'écoulement, on ne parvient pas vraiment à évacuer l'eau. Je suppose que cette façon d'aménager les douches est censée faciliter l'entretien et on évite les parfois crasseux rideaux de douche que l'on trouve chez nous. Mais en Suisse, on a sûrement aussi des spécialités de ce genre et on ne les remarque pas en tant qu' autochtones.


Pour arriver à Tromsø, j'ai du prendre deux ferries. Ils sont assez fréquents. L'embarquement est très bien organisé et avec une moto, il y a toujours de la place. Le billet s'achète une fois à bord. A l'arrivée, il ne faut pas traîner au café car le débarquement se fait dans un temps record et il faut être prêt si on ne veut pas retourner dans l'autre sens.


En quittant Tromsø, ville de 73000 habitants située sur une île, je ne me suis donc pas inquiète sur l'horaire des ferries que j'aurais à prendre pour rejoindre les îles de Vesteralen. J'ai donc pris mon temps en route. Sur le premier ferry, j'ai discuté avec une personne qui m'a appris qu'une fête se déroulait dans un petit village de pêcheurs plus précisément à Husoy. Le détour ne représentant qu'une trentaine de kilomètres, je me suis rendu à cet endroit. Il y avait beaucoup d'animation et ça ressemblait plutôt à une foire aux produits locaux. La grande fabrique ou l'on conditionne le poisson avait été investie par des commerçants de toutes sortes. C'était l'occasion d'entrer une fois dans une telle installation. A l'intérieur, j'ai remarqué que les gens mangeaient ce qui semblait être du poisson grillé. J'en ai commandé une portion et à ma grande surprise, c'était du porc. A s'y méprendre mais tout de même assez décevant dans un tel endroit.


C'est malgré tout le ventre plein que j'ai repris la route pour aller prendre le deuxième ferry. Arrivé sur place, j'ai constaté que le dernier était parti deux heures plus tôt et que le prochain était prévu pour le lendemain à 11h. Heureusement, un camping se trouvait à 6 km, soit à Torsken. J'ai planté ma tente tout au bord de l'eau dans un joli cadre. La réception et le restaurant du camping étant fermés, j'avais heureusement de quoi manger pour le soir. En effet, j'ai pris l'habitude, en Norvège, d'emporter l'équivalent d'un repas avec moi. C'est souvent une barquette de saumon fumé. J'ai aussi un réchaud et je peux donc chauffer une soupe et me faire du the, produits que j'ai aussi avec moi. En bref, je ne risque pas de crever de faim. Au pire, je peux me rabattre sur des barres énergétiques que j'emporte également.


Mais finalement, le restaurant a ouvert vers 19h00 et j'ai pu ingurgiter un bacalao, puis rédiger les nouvelles du 20 août. Tout cela dans une belle ambiance de musique rock et dans un cadre magnifique.

Le lendemain matin, j'ai donc pris le ferry de 11h00 pour me rendre à Andenes. Rien de bien spécial dans cette petite ville si ce n'est qu'elle est située à proximité d'un canyon sous-marin dans lequel les baleines viennent chasser.

A peine à arrivé, j'ai pris un ticket pour un safari baleines. Après 40 minutes de navigation, nous nous sommes trouvés près du canyon sous-marin et un premier cachalot n'a pas tardé à faire surface. L'équipage du bateau est capable de repérer les baleines aux sons qu'elles émettent en chassant. En effet, ces mastodontes (25 m de long et 50 tonnes - un semi-remorque) peuvent plonger pendant deux heures à 1500 m de profondeur, voire plus. Ils utilisent leur sonar pour repérer leurs proies puisque à cette profondeur, les ténèbres règnent. Des qu'ils ont décidé de remonter à la surface, les cachalots n'émettent plus et c'est ce qui permet d'anticiper leur retour à l'air. Pendant une dizaine de minutes, la baleine récupére et soufflant de l'eau à intervalles réguliers. Puis, c'est le moment magique. Le cachalot décidé de sonder dans un beau mouvement de basculement du corps vers l'avant. Pendant quelques secondes, seule la queue émerge et se dresse en l'air et tout disparaît presque sans remous.



C'est sur cette belle image que je vous laisse pour aujourd'hui. Le restaurant du camping est fermé ce soir et il faudra que je me contente de ma ration de survie !








1 commentaire:

  1. Magnifique emplacement pour camper et qu'elle chance d'avoir vu ce géant de si près.
    Gros bisous et bonne route vers le sud.
    Maroussia

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