mercredi 2 avril 2014

Arica - tremblement de terre du 1er avril 2014

Les événements d'hier me font publier cette nouvelle avant le récit couvrant le parcours Cafayate - Arica, tout au nord du Chili.

Je suis arrivé à Arica assez tard après 550 km de route, dont 400 dans un désert déprimant.  Après être allé manger dans la zone piétonne, je suis entre dans un magasin d'optique pour acheter du produit pour mes lentilles de contact. Alors que j'attendais mon tour, le sol s'est mis à trembler. J'ai tout d'abord pense qu'un métro devait passer juste au-dessous du magasin. Quand les lunettes exposées dans les vitrines se sont mises à dégringoler, j'ai réalisé qu'il s'agissait d'un tremblement de terre. L'opticien de donnant aucun signe rassurant, bien au contraire, je suis sorti en vitesse dans la rue. Il était 20h45 et il faisait déjà nuit. Je suis reste plante au milieu de la rue, pensant être plus en sécurité qu'à l'intérieur. Les façades des immeubles ondulaient fortement sous les secousses. Je me suis dit que tout allait s'écrouler. Ce n'est pas possible qu'une maison puisse résister à cela. C'est alors que je me suis aperçu que les câbles électriques au-dessus de moi étaient fortement chahutés. À une cinquantaine de mètres, un câble s'est abattu au sol dans une gerbe d'étincelles. Puis toute la ville a été plongée dans le noir et les gens, surtout les femmes, se sont mis à hurler. Je me suis réfugié dans l'embrasement d'une porte ou se tenaient déjà quelques personnes. J'ai senti des trucs légers me tomber dans le dos sans pouvoir les identifier dans le noir. Le tremblement à cesse au bout de 2 ou 3 minutes qui ont semble une éternité. Étonnamment, je n'ai ressenti aucune peur me disant même que j'avais la chance de pouvoir choisir ma mort: par électrocution ou par écrasement sous un immeuble. Après les secousses, les éclairages de secours de quelques commerces se sont enclenchés et les gens, visiblement préparés,ont sorti leur lampe de poche. C'est alors que je me suis aperçu que les trucs qui me tombaient dessus étaient des mannequins pour vitrines.

Les magasins fermant à 21h00, la zone piétonne était encore pleine de monde. Toutes ces personnes se sont mises à courir dans une totale confusion. Et toujours ces femmes qui hurlent en plus des sirènes des véhicules des services de secours. Je suis rentre en vitesse à l'hôtel situé à quelques centaines de mètres. Un employé était déjà en train de fermer les portes et m'a dit qu'il fallait aller a l'hôpital qui se trouve dans une zone sécurisée. J'ai demande à aller dans ma chambre pour prendre quelques effets et un autre jeune employé m'a accompagné avec une lampe de poche. Il était complètement paniqué et me suppliait de faire vite. J'ai embarqué mon sac à dos dans lequel j'ai mis mes lunettes et de quoi enlever mes lentilles et me suis collé la lampe frontale sur le front. Puis nous nous sommes dirigés vers l'hôpital. En questionnant l'employé de l'hôtel, j'ai appris que nous n'allions pas passer la nuit à l'hôpital dans un abri PC, comme je l'imaginais, mais qu'il s'agissait de se mettre à l'abri d'un éventuel tsunami. La zone en question se trouve à 1km du rivage et est réputée hors d'atteinte des flots. Nous avons attendu debout dans la rue pendant 2 heures et il commençait à faire froid. Les gens s'étaient calmés et se préparaient à passer la nuit à la belle étoile. Partis précipitamment, nous n'étions, l'employé de l'hôtel et moi, pas équipes pour passer la nuit dehors. Nous sommes donc retournés à l'hôtel après avoir un peu force un barrage de police et avons pris des habits chauds. Sur notre chemin, nous avons pu constater quelques dégâts, mais rien de catastrophique. Mais il faisait toujours nuit noire et seules les lampes de poches trahissaient la présence d'autres personnes dans les rues. Fantomatique.  De retour dans la zone de l'hôpital, dûment éclaire grâce à son groupe électrogène, nous nous sommes installés sur une bordure pour la nuit. Une heure plus tard, un autre employé de l'hôtel, qui prenait son service de nuit, est venu et m'a dit que nous pouvions retourner à l'hôtel. Je n'ai pas tout compris ce qui se passait. Toujours est-il que la police nous a laissés passer et arrivés à l'hôtel d'autres clients nous attendaient.

Après avoir envoyé un SMS à Claire-Lise, je me suis couché et ai même fait de beaux rêves. La nuit à seulement été perturbée par quelques petites répliques. Au premier étage de l'immeuble, on ressent plus une oscillation qu'une secousse. J'avais l'impression d'être sur le Grande Amburgo !

Le lendemain matin, surprise. Alors que je m'attendais à trouver une ville sous le choc avec des debris partout, les gens semblaient vaquer à leurs occupations le plus normalement du monde. Pensant que je ne pourrais pas me mettre en route tôt, j'ai un peu traine au lit et ne suis parti que vers 9h30, ne souhaitant pas rester plus longtemps dans cette poudrière. Avant de partir en direction de la frontière bolivienne, il fallait toutefois que je fasse le plein de la tigresse. L'alimentation en énergie électrique n'etant toujours pas rétablie, j'ai de nouveau passé 4 heures assis sur une bordure. A 13h30, j'ai enfin pu quitter Arica avec le plein (d'habitude je fais le plein en arrivant avant de chercher un hôtel. Ca m'apprendra à ne pas déroger à cette règle).

Vous aurez peut-être appris que ce séisme à touche toute la côté chilienne. L'épicentre se trouvait à Iquique, un peu plus au sud ou je suis passé le même jour vers midi. L'amplitude a été de 8,2 sur l'échelle de Richter. Une demi douzaine de morts sont à déplorer. Le tsunami tant redoute n'a été que de modeste amplitude, heureusement.

Je me trouve maintenant à Putre, à 3500 m d'altitude et près de la frontière bolivienne. En venant, il a fallu faire preuve de vigilance car la terre à aussi tremble jusqu'ici, avec pour effet de nombreux éboulements. Je me suis trouve à plusieurs reprises face à des rochers gros comme des Fiat 500 au milieu de la route.

Je vais peut être rester deux jours dans ce tranquille village, histoire de m'acclimater à l'Altiplano et pour digérer les événements d'hier.

Cet article est un peu long mais constitue pour moi une sorte de débriefing. La peur peut aussi être ressentie rétrospectivement....

Merci de me lire et je vous raconterai les événements des jours précédents aussitôt que possible, plus quelques photos si le PC de l'hôtel n'a pas trop été secoué !

Hasta luego.


1 commentaire:

  1. bon courage je vous suis par la pensee je suis les infos ce matin ils ont dis qu.ily avait eu des nouvelles secousses c.est l.enfer vous etes vraiment courageux j.ai vu claire lise ce matin elle etait un peu rassuree de vous avoir eu au telephonne au plaisir de vous lire bonnes salutations hasta luego gaille monique

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