dimanche 26 janvier 2014

Nouvelles du 26 janvier 2014

Nous sommes partis de la Péninsule de Valdes le jeudi  23 janvier et sommes arrivés, après 3 jours de route, à Rio Galleros. La route est toujours aussi droite et aussi plate. Les régions traversées sont semi-désertiques. Entre deux stations service, il n'y a rien, si ce n'est des guanacos (sorte de lamas sauvage, aussi de la famille des camélidés) et de petites autruches qui se baladent au bord de la route. Parfois , il y en a 3 d'un côté et 2 de l'autre et il faut se méfier des regroupements familiaux intempestifs. Aujourd'hui, nous avons aussi vu des flamands roses dans un oasis inattendu. Deux motards australiens, Chris et Jimmy, s'étaient aussi arrêtés à cet endroit. Ils terminent leur voyage, étant parti d'Alaska.

Demain, nous mettons le cap sur le détroit de Magellan. Après une courte traversée en ferry, nous atteindrons la Terre de Feu en espérant que les paysages vont un peu s'animer.

Il fait de plus en plus frais, et aujourd'hui, nous avons du ajouter une couche à notre équipement. Par chance, pas de pluie mais le ciel est menaçant.

Hasta luego.

mercredi 22 janvier 2014

La traversée de l'Atlantique

C'est sur une tigresse complètement givrée que je me suis rendu au terminal 1333 du port d'Anvers. Les formalités d'entrée dans le dock se sont déroulées sans problème. L'accueil sur le navire a été chaleureux et Oscar, matelot philippin, m'a immédiatement conduit à ma cabine. C'est la que j'ai pris connaissance du programme: avant de faire route vers l'ouest, une escale à Hambourg avait été ajoutée ! Après m'être installé dans ma cabine borgne mais climatisée et très bien équipée, j'ai fait connaissance des 9 autres passagers: un couple de français dans la cinquantaine voyageant en Land Rover, un autre couple de français dans la trentaine voyageant aussi avec une Land, un couple de polonais dans la quarantaine voyageant avec chacun une BMW 650cc, un couple de Berne dans la trentaine, lui psychiatre et elle psychologue et voyageant avec un VW 4x4 de l'armée transformé et camper. Et finalement un français proche de la soixantaine, philosophe-écrivain, genre Coluche, voyageant avec une voiture attelée d'une remorque contenant ses archives et sa paperasse. La suite du voyage révélera que notre philosophe est bien tourmente et aurait grand besoin des services du couple bernois.

Nous avons donc passé la fin de la journée à faire connaissance et à observer les opérations de chargement de centaines de voitures et de conteneurs. Nos véhicules ont pu être chargés et arrimés au 6eme étage du cargo, parmi des moissonneuses batteuses, des machines agricoles, des voitures de tourisme, des camions de pompier qu'en fin de journée du 12 décembre.

Comme prévu, le départ devait avoir lieu le vendredi 13 décembre. Comme par hasard, nous avons appareillé peu après minuit, soit le 14. Nous sommes arrivés à Hambourg un peu plus de 24 heures plus tard. Nous avons eu la possibilité d'aller en ville et en avons profité pour faire quelques achats pour la traversée et pour boire une bonne bière et nous enfiler une saucisse au marche de Noël.

Après avoir terminé le chargement d'a nouveau quelques centaines de voitures (le navire peut en charger près de 3000), nous avons largué les amarres le 17 décembre vers 18h. Le 19 décembre et à notre grande surprise, la navire à jeté l'ancre au large de Cherbourg. En effet, une tempête faisait rage dans le golfe de Gascogne et il valait mieux, pour la sécurité du  chargement, attendre que ça se calme. 24 heures plus tard, nous avons repris notre route et sommes entres dans le Golfe de Gascogne ou il y avait encore des creux de 9 m. Selon le capitaine, nous disposions d'une fenêtre meteo de 24 heures pour nous lancer. Les jours suivants, une nouvelle tempête était annoncée avec des creux de 12 m cette fois. Le navire peut les supporter mais c'est risque car des engins comme les moissonneuses batteuses peuvent se mettre en mouvement malgré les solides arrimages et on risque l'effet dominos.
 
Pour nous autres passagers, c'est une autre histoire. Avec des vagues de 9 mètres, ça bouge pas mal et ceci pendant 2 jours. Pour ma part, j'ai opté pour la prévention et ai passé ces 48 heures allongé dans ma cabine. J'ai pu manger normalement et évacuer le tout par la voie normale. Cela n'a pas été le cas de tout le monde malheureusement. 

Passe le cap du Finistère, le 21 décembre, la mer s'est calmée et chacun a pu récupérer et organiser ses journées dans le calme. Pour ma part, après le petit déjeuner à 7h30, je faisais mes exercices de gymnastique, ensuite leçon d'espagnol et lecture jusqu'à 11h00, heure du déjeuner. Après une petite sieste, nouvelle leçon d'espagnol et séance de 45 minutes de home-traîner. Ensuite lecture jusqu'à 18h00, puis dîner. Ces activités étaient entrecoupées d'échanges avec les autres passagers et d'observation de la mer. 

Dans la nuit du 23 décembre, nous soupçonnons le capitaine d'avoir approché les côtés des Canaries de manière à avoir du réseau sur les portables.  Cela a permis à l'équipage de contacter leur famille juste avant Noël et c'était assez émouvant d'entendre ces marins, dont certains étaient en mer depuis plus de 7 mois, envoyer leur bons vœux, plantes sur le pont ou la tête passée par le hublot de leur cabine.

Le 24 décembre, nous avons réveillonné tous ensemble, soit les 29 membres d'équipage et les 10 passagers. Un succulent repas de gala nous été prépare et la déco est de circonstance.

Le 25 à midi, nouveau repas de fête avec,  a notre grande surprise, une dinde, presque comme à la maison.

Le 26 décembre, arrivée au port de Dakar au Sénégal. Nous avons pu aller faire un tour en ville pendant que les 200 voitures d'occasion chargées en plein air sur le pont supérieur, au 13eme étage, étaient déchargées. Ces véhicules allaient retrouver une deuxième vie en Afrique. Faute de temps, nous n'avons pas pu véritablement entreprendre une visite de la ville. L'impression qui domine est toutefois celle de pauvreté. On comprend mieux pourquoi tous ces misérables désœuvrés sont prêts à tout pour venir dans l'Eldorado européen.

Deux jours après notre départ de Dakar, soit le 29 décembre à 21h30, nous avons franchi l'équateur. On a rien senti ! Par contre, le lendemain matin, on a eu droit au traditionnel bizutage. Quelques louches de café au lait sur la tronche, puis un arrosage copieux à la lance à incendie ont marqué l'événement avec bien sur un petit apéro sur la passerelle (poste de pilotage) auquel nous accédions pour la première fois.

Le 31 décembre à 14h00, nous avons à nouveau été convié sur la passerelle pour fêter Nouvel An. En fait, il était minuit aux Philippines et comme la majeure partie de l'équipage provient de ce pays, il tenait à marquer ce passage. Nous avons trinqué dans des flûtes de champagne contenant du Seven Up. Ça rigole pas avec l'alcool sur la passerelle. A 21h00, après un nouveau repas extraordinaire, rebelotte. Cette fois, il est minuit à Naples, siège de la Grimaldi et patrie de la plupart des officiers à bord. Cette fois, il y a du champagne dans les coupes. Il ne restait plus qu'à célébrer à minuit mais à 22h30 on a bâche non sans avoir fait encore péter quelques bouchons entre les passagers.

Le 5 janvier, soit 10 jours après notre départ de Dakar, nous sommes entrés dans le port de Santos au Brésil. Durant cette traversée, nous n'avons aperçu aucun navire et vu très peu de faune à part quelques dauphins, des tortues et de nombreux poissons volants. Nous avons pu descendre en ville et j'ai passé une soirée mémorable au Deutsche Seemannclub. Pendant qu'au rez de chaussée, des fidèles célébraient un culte avec ferveur, j'eclusais des canons de whisky à l'étage tout en skypant avec Claire-Lise. Sur ce coup, j'ai mérite ma naturalisation écossaise obtenue il y a quelques années

Nous sommes répartis de Santos le 6 janvier et le 9 nous jetions l'ancre devant Montevideo. Nous avons du attendre 2 jours devant notre destination finale mais nous devions encore aller à Zarate, port fluvial  l'ouest de Buenos à Aires.  Le 11 janvier, nous avons enfin levé l'ancre et sommes remonte le delta du Rio de la Plata puis nous nous sommes enfilés dans la rivière menant à Zarate.

Arrivée à Zarate a minuit le 11 janvier. Le lendemain, j'ai pris le bus pour aller retrouver Claire-Lise a Bienos Aires ou elle était arrivée 3 jours plus tôt. Devant être de retour sur le navire le lendemain à 16h00, nous avons fait une visite express de la ville et avons ensuite,passe une belle soirée avec les amis argentins chez qui Claire-Lise logeait.

Le 15 janvier, après avoir décharge des tas de bagnoles et en avoir recharge d'autres, nous étions enfin prêts a appareiller pour notre destination finale. Tout le monde était prêt. Les gars sur le quai pour détacher les amarres, le remorqueur au cul du bateau et le pilote à bord. Et il a fallu que la rampe de déchargement se bloque ! Notre patience était mise à rude épreuve car nous en avions tous marre de ces nombreux contretemps. Deux heures plus tard, tout rentrait dans l'ordre et nous partions enfin. La descente de la rivière s'est apparentée à une jolie croisière tellement les paysages étaient magnifiques. A midi le 16 janvier, nous accostions à Montevideo, capitale de l'Uruguay. Le cargo s'est mis à quai devant la vieille ville et c'était assez surprenant d'être si proche du centre ville.

Il faudra encore patienter quelques heures avNt de pouvoir débarquer avec, cerise sur le gâteau, une panne d'ascenseur et le plaisir de se faire les 13  étages par l'escalier avec armes et bagages et habilles en motard. 

En résumé, je ne regrette pas cette expérience qui m'aura permis de prendre la mesure de l'immensité de notre planète. Ce sont surtout les attentes à l'ancre qui ont été décourageantes et le manque d'informations sur les raisons de ces arrêts.

Hasta luego.

Nouvelles du 22 janvier 2014

Nous sommes arrivés en début d'après midi à Puerto Piramides sur la péninsule de Valdes. Il s'agit d'une réserve naturelle dans laquelle on peut, selon les saisons, observer des baleines franches australes, des orques, des lions et des éléphants de mer, notamment. Pour les baleines , nous devrons nous contenter du squelette exposé au centre d'accueil car nous sommes trop tôt dans la saison. Idem pour les orques qui, lorsqu'elles sont présentes, viennent choper les phoques jusque sur le rivage.

Demain, nous irons à la pointe Nord de la péninsule d'où on pourra observer des lions et des éléphants de mer. Ça représente 160 km de piste aller-retour. Ici tout est démesure au niveau des distances.

Pour venir d'Azul, il nous aura fallu 3 jours de voyage dans des paysages plats et monotones. A deux reprises au moins, nous avons du rouler 170 km sans voir la moindre maison ou station service. Une ligne droite succède à une autre ligne droite. L'horizon est troublé par la chaleur et il n'y pas un arbre pour s'arrêter un moment à l'ombre. A un moment donne, j'ai repéré bus VW arrête au bord de la route et me suis arrêté près de lui pour boire un peu de notre eau chaude. Mal nous en a pris, car la roue avant de la moto s'est enfoncée dans le sable et la machine à verse. Nous sommes allés demande de l'aide au conducteur du bus VW pour relever la machine.  Il roupillait dans son véhicule mais c'est bien volontiers qu'il s'est sorti de ses rêveries. Le bonhomme parlait l'allemand bien que de nationalité argentine ! Jolie rencontre et pas de dégâts ou de bobos. Et nous savons maintenant que nous pouvons relever la machine à deux pour autant que la roue avant ne glisse pas au fur et mesure que nous verticalisons la moto.

Nous commençons à rencontrer des difficultés à nous ravitailler en essence. A plusieurs reprises, des stations étaient en rupture de stock et dans de pareils cas il n'y a qu'une chose à faire: attendre ou trouver une station pas trop éloignée. Cas échéant, cela signifie aussi des attentes d'une heure ou plus car tout le monde fait la même chose et il est exclu de se lancer dans ces étendues sans avoir le plein.

Les routes sont de vrais billards et il y a très peu de trafic. La vitesse est limitée à 110 km/h mais on peut facilement rouler à 120-130 si le vent de travers n'est pas trop violent. Les flics brillent par leur absence et ça se comprend. Il faudrait avoir tue père et mère pour mériter de devoir faire un contrôle radar dans ces plaines perdues.

Nous avons croise un seul cycliste-voyageur dans un secteur de 170 km désertique. C'est déjà astreignant en moto mais en vélo, je me demande ou l'énergie (et au passage l'eau) est puisée. Nous avons aussi croisé quelques motards voyageurs et c'est à chaque fois très sympathique.

L'accueil de la population est toujours très chaleureux et les signes d'encouragement sont nombreux. Les gens viennent à nous pour nous demander d'où nous venons ou pour demander à quelle vitesse va la moto. Nous sommes dans la patrie de Fangio et ici il est de bon ton, si je puis dire, de rouler avec des voitures à échappement très libre. Il n'y a pas de grosses motos.

Meilleures salutations à tous et Hasta luego.

NB: Mon portable ne fonctionne plus en Argentine. Il faudra que je me procure un quadri-bande mais avec Claire Lise a mes côtés ça ferait double emploi.



samedi 18 janvier 2014

Nouvelles du 18 janvier

Après 35 jours de voyage, j'ai enfin pu débarquer à Montevideo le 16 janvier vers 14h00. Après les formalités d'entrée en Uruguay liquidees, ce qui nous a tout de même pris l'après-midi (les fonctionnaires devaient être à la sieste), j'ai décrassé la tigresse sur les 180 km qui me séparaient de Colonia de Sacramento ou Claire-Lise m'attendait.

Le jour suivant, vendredi 17 janvier, nous avons visité cette charmante petite ville fondée par des Favre du Valais. Certaines rues sont classées au patrimoine mondial de l'UNESCO. Il y encore beaucoup d'anciennes voitures en circulation, notamment des Citroën Traction et des Ford T.
Nous avons rencontré Markus qui était arrivé un mois avant moi, également avec un cargo de la Grimaldi. Je ne connaissais pas Markus, si ce n'est par courriels interposés. Au cours de la soirée passée ensemble, je me suis rendu compte que nous avions des potes communs du côté de Neuchâtel, notamment Raoul,  joueur de hockey aux Mozart et célèbre pour sa façon de chauffer les gardiens !

Samedi matin, nous avons pris le ferry pour Buenos Aires, escorte par Markus sur sa BMW 650 cc. Apres une heure de traversée, nous avons avons débarque dans la fournaise de Buenos Aires et avons mis le cap au sud par la route 3. En cette période de vacances la traversée puis la sortie de la ville n'a pas posé de problème si ce n'est les arrêts aux fréquents péages qui impliquaient des séjours plus ou moins prolonges en plein soleil. Avec une température de 39 degrés, la tentation est grande de rouler comme les locaux, soit en short, t-shirt et tongues. La suite du parcours s'est déroulée dans cette même fournaise jusqu'à Azul, au début de la Pampa. Les routes sont bonnes et il y a peu de trafic. C'est plat à perte de vue et le vent de travers, parfois assez violent, n'amène aucun répit à cette chape de chaleur. Heureusement, la plupart des stations service disposent de cafétérias climatisées et nous en profitons pour récupérer.

Une heure après notre arrivée à l'hôtel, un orage a éclate et la soirée a été très agréable. Nous reprenons la route demain en direction de Bahia Blanca en espérant que les températures vont un peu baisser.

Hasta luego !


mardi 14 janvier 2014

Le Grande Amburgo


Dernières nouvelles du 14 janvier 2014.

Nous sommes arrivés lundi matin 13 janvier à Zarate. Cela fait donc un mois que nous sommes partis et ce n'est pas terminé. Le cargo appareille ce soir ou demain matin pour Montevideo ou nous devrions arriver après 24 heures de navigation. J'ai pu aller voir Claire Lise a Buenos Aires ou elle m'attend depuis le 8 janvier. Elle aussi trouve le temps long. Nous nous retrouverons à Colon, à 180 km de route de Montevideo puis mettrons le cap plein sud sans plus nous arrêter à Buenos Aires. Nous nous réjouissons d'enfourcher la tigresse et de ne plus être dépendants du trafic maritime et de ses nombreux aléas. Hasta luego.

La traversée de l'Atlantique


Bonne année à tous