jeudi 24 juillet 2014

Quelques chiffres et infos pour les motards

Tout blog normalement constitué aurait dû commencer par cela mais dans le fond ce n'est pas plus mal de livrer ces informations à la fin du voyage car elles ont l'avantage de découler d'un vécu.

La moto

Triumph Tiger 800XC, année 2012. Trois cylindres et 95 CV.
Équipée des accessoires suivants:

Béquille centrale, barres de protection latérales, sabot moteur, filtre à air nettoyable KN, pare-brise surélevé, poignées chauffantes, protection phare, phares brouillard (inutiles), antivol Triumph à ranger sous la selle, GPS.

Bagagerie

Deux valises latérales Triumph, un sac étanche Triumph sur porte-bagages et un sac de réservoir Touratech.

(Je suis parti avec la console prévue pour le top case. Elle est flottante et tape sur les pistes. Il aurait été préférable de monter un porte-bagage fixe à la place).

Pièces de rechange

Câble d'embrayage, jeu de câbles de gaz, levier de frein, levier d'embrayage, 1 jeu, soit 3 paires, de plaquettes de frein (les plaquettes arrière ont tenu toute la distance).

Outils et consommables

3 démonte-pneus dont deux avec ergots, une pompe type vélo, 6 cartouches d'air (il aurait été préférable d'emporter un petit compresseur), rustines avec deux tubes de colle, outillage d'origine Triumph, outil multi-fonctions comprenant une pince, cliquet avec embouts pour toutes les vis présentes sur la moto, ligatures Rislang, scotch américain, talc, graisse, lubrifiant chaîne type enduro, un litre d'huile (pas utilisé), soudure à froid.


Assurance

Responsabilité civile et casco complète contractée auprès du courtier Karlheinz Nowag  (nowag@t-online.de). La couverture s'étendait à tous les pays traversés, sauf la Colombie. Pour ce dernier pays, j'ai pu conclure une assurance RC au passage de la frontière pour 40 US dollars pour deux mois.

Quelques chiffres

26´600 km parcourus, sans les 1000 km qui me resteront à faire entre Hambourg et Auvernier début septembre.

Un jeu de pneus Pirelli Scorpion trail remplace après env, 10´000 km
Un jeu de pneus Heidenau toujours en place après 16´000 km environ

Consommation d'essence entre 3,9 lt. en altitude et 6 lt. à deux et avec un fort vent contraire.

Aucune consommation d'huile.

Une seule crevaison à l'arrière.

Quatre chutes à l'arrêt (une attaque de chien, trois mauvaises évaluations du terrain en dévers).

Un basculement de la moto lors du chargement des bagages. Par voie de conséquence, j'ai démonté la patte d'élargissement de la béquille latérale. Cette sur épaisseur étant éliminée, la stabilité de la moto à l'arrêt à été améliorée.

Lors de ces incidents, les valises latérales, en première ligne, n'ont subi aucun dégât et ont démontré leur solidité.

À disposition pour plus de détails.




























Nouvelles du 24 juillet 2014 - Cartagena

Je me trouve toujours à Cartagena depuis le départ de Maroussia, le 4 juillet 2014.

Les démarches en vue de trouver un transitaire capable de renvoyer la moto en Europe se sont avérées plus longues que prévues, même que j'avais pris soin de prendre des contacts bien avant mon arrivée à Cartagena.

En effet, la décision de mettre fin au voyage au nord de la Colombie a été prise il y a déjà longtemps. Je me réservais toutefois la possibilité de changer d'avis, raison pour laquelle je ne l'ai pas annoncé plus tôt. Les raisons de cette décision sont multiples et il ne s'agit pas d'un renoncement. Des le départ, j'avais évoqué cette possibilité. Il faut savoir qu'il n'y a pas de route praticable entre la Colombie et le Panama. Cela oblige les voyageurs à emprunter la voie maritime ou aérienne pour aller au Panama. Avec un véhicule, cela se complique car il n'y a pas de service de ferry entre les deux pays et on doit s'arranger avec un voilier prive pour traverser, souvent dans des conditions précaires. C'est plus simple par avion mais évidemment plus coûteux. Quelle que soit le moyen de transport choisi, le coût est presque aussi élevé que celui d'un renvoi de la moto en Europe. Par ailleurs, j'ai toujours eu quelques réticences concernant la sécurité dans certains pays d'Amerique centrale et le fait de voyager seul n'arrange rien. Selon les motards rencontres durant le voyage et ayant traversé ces régions, les passages de frontières sont pénibles et il faut composer avec des fonctionnaires véreux pendant des heures. Il se trouve que je n'ai pas de patience avec les tordus et autres malhonnêtes et j'ai peur de mes réactions.

Autre et dernier élément plus subjectif, j'ai l'impression d'avoir épuisé mon capital chance. Je n'ai pas eu à faire face à de grosses galères pendant ce voyage. J'ai amené mes deux femmes préférées à bon port. La moto à tenu la secousse et, comme diraient les anglais, "did not miss a beat". Par conséquent, il vaut mieux s'arrêter alors que tout va encore bien et ne pas pousser sa chance trop loin.

Dernier élément, la saturation et une certaine fatigue du voyage. En plus de sept mois, j'aurai traversé l'Atlantique pour découvrir un continent immense. J'aurai vu des paysages magnifiques et des sites exceptionnels. Depuis quelques temps, j'ai de la peine à digérer tout cela, c'est comme si le disque dur était plein. En plus, on devient exigeant et on ne s'émerveille plus comme en début de voyage. Idéalement, il faudrait pouvoir laisser la moto ici (ce qui n'est pas possible) et reprendre ultérieurement avec un enthousiasme tout neuf.

La semaine suivant le départ de Maroussia à été consacrée à obtenir des informations précises pour le renvoi de la moto par bateau à Hambourg. Tout va plus lentement ici, y compris les communications par Internet, et ce n'est que le vendredi que j'ai enfin pu passer commande au transitaire qui m'avait été recommandé par l'ambassade de Suisse lors de mon passage à Bogota. Un calendrier des opérations a pu être arrêté et j'ai pu m'organiser pour disposer d'une semaine de "congé" avant de devoir livrer la tigresse au transitaire. J'en ai profité pour partir du côté de Santa Marta, à l'est de Cartagena, toujours sur la côté caraïbe. Sature de chaleur, j'ai passé le week end à Minca, au dessus de Santa-Marta , à 650 m d'altitude, dans une fraîcheur toute relative. Sur une télévision d'un autre âge, j'ai suivi les deux finales du Mundial. Je me suis aussi ballade dans les collines alentour et ai passé deux soirées devant mon bungalow à écouter les bruits de la jungle à mes pieds. Un matin, en allant prendre le petit déjeuner au village, à 10 minutes à pied, j'ai eu la chance de pouvoir observer deux toucans pendant plus de 5 minutes. Un beau moment. 

Le lundi matin, je suis redescendu de la colline et me suis rendu à Taganga, petite station balnéaire à quelques kilomètres à l'est de Santa-Marta. En relevant mes courriers électroniques, j'ai constate que les documents que le transitaire aurait dû m'envoyer ne l'avaient pas été. J'ai donc passé une partie de la journée à relancer et le soir, j'avais enfin tout ce qu'il fallait. Mardi matin, je me suis rendu à Santa-Marta avec pas moins de 5 procurations à faire authentifier par un notaire. Tout s'est heureusement déroule sans problème et assez rapidement. Les choses sont un peu compliquées en Colombie mais ils ont les structures pour y faire face. L'après-midi, le transitaire m'a accusé réception des documents et j'ai pu, dans la foulée, m'inscrire pour un treck de 5 jours pour aller la Ciudad Perdida (cité perdue).

Mercredi matin et après deux heures de voiture, nous avons attaqué, avec mes 14 compagnons de nationalités multiples, la montée vers la Ciudad Perdida. Après une demi-heure de marche, nous étions déjà trempé de sueur mais avons pu déjà piquer une tête dans la rivière. Le reste de l'après-midi, nous avons crapahuté à travers cette jungle accidentée, les ascensions abruptes se succédant aux descentes tout aussi pentues. À la fin de la journée, nous n'avions pas gagné un mètre de dénivelle. Parti du niveau de la mer, il s'agissait de monter à 1200 m d'altitude pour atteindre la Ciudad Perdida. Nous avons passé la nuit dans un camp rudimentaire mais disposant de lits avec moustiquaire. Ce camp, comme les suivants, est situé au bord d'une rivière dans laquelle nous avons pu nous rafraîchir et tester notre courage puisqu'il fallait sauter dans le trou d'eau depuis une hauteur d'environ 3 mètres.
Le jour suivant, nous avons marche toute la journée sans perdre le dénivelle, cette fois, mais ça n'arrêtait toutefois pas de monter et descendre avec en prime un passage à gué avec de l'eau jusqu'à mi-cuisse. Nous avons passé à côté de villages d'indigènes et croise nombre d'entre eux sur le chemin. Ils vivent en autarcie et ont leur propre système judiciaire. Le gouvernement colombien ne se mêle pas de leurs affaires et cela semble fonctionner. Les indigènes sont vêtus d'une sorte de robe blanche et de bottes en caoutchouc. Je n'ose pas imaginer le biotope par cette chaleur.

Par le passé, toute la région était consacrée à la culture de la coca et il y avait même des laboratoires clandestins pour fabriquer la cocaïne. Tout cela a été éradiqué avec l'aide américaine mais les indigènes ont tout de même pu conserver 30 plants par personne pour leur consommation personnelle. Ils mâchent les feuilles comme ils l'ont toujours fait et il n'est pas question de cocaïne.

Au matin du troisième jour, nous sommes montés au site de la Ciudad Perdida en empruntant les 1200 marchés d'escaliers qui y mènent. Encore une belle transpirée et toujours ces satanées moustiques qui nous tournent autour malgré le répulsif. La situation du site est magnifique et on domine les montagnes avoisinantes. Des bâtiments, il ne reste que les fondations circulaires en dur. La partie hors terre étant constituée de bois et de chaume, le temps a fait son œuvre. Le site à été occupe pendant 900 ans par les indigènes Tayrona. On n'en sait pas grand-chose si ce n'est que les lieux avaient été désertés bien avant l'arrivée des espagnols, vers 1400. Le site à été découvert grâce à des pilleurs de tombes qui venaient se servir des objets en or enterrés en même temps que leurs propriétaires défunts.

Durant les deux jours qui ont suivi, nous avons rebroussé chemin pour rejoindre notre point de départ. Ce treck fut une belle mais assez pénible ballade en raison de la chaleur et de l'humidité. En fait, nous avons été mouilles pendant 5 jours. Au niveau de la faune, nous n'avons pas vu grand-chose, si ce n'est d'énormes grenouilles à la tombée de la nuit. Par contre, la nuit, on entend toutes sortes de bruits et c'est bien agréable de s'endormir ainsi. La région est aussi peuplée de pumas et de sorte de petits tigres. Mais avec un groupe comprenant des américaines avec la caquet toujours ouvert, on avait peu de chance d'en apercevoir.

Lundi matin 21 juillet, je suis revenu à Cartagena parcourant la distance de 250 km avec un seul arrêt. Avec la chaleur, il est en effet plus agréable de rester ventile. Je serais volontiers reste plus longtemps dans la région de Taganga et plus particulièrement dans le parc national de Tayrona, mais je devais livrer la moto au transitaire mardi matin. Encore une belle transpirée en vue.

En effet, j'ai du tourniquer une bonne demi-heure pour trouver le transitaire et bien que vêtu d'un jean et d'un t-shirt, j'étais déjà trempé en arrivant. Il a ensuite fallu faire l'inventaire de la moto et de tout ce que contenaient les valises latérales. En ouvrant la valise contenant les outils et les pièces de rechange, j'ai eu la mauvaise surprise de constater qu'un récipient contenant du talc (pas pour mes fesses mais pour le démontage des pneus) s'était ouvert, répandant la poudre blanche partout. Heureusement qu'on était pas encore au stade du contrôle par la brigade des stupéfiants. Bon, je m'en serais probablement sorti en leur proposant une ligne de talc....

La séparation d'avec la tigresse étant consommée, je dois encore fournir et obtenir quelques paperasses cette semaine encore. Je suis donc plus ou moins bloqué à Cartagena mais il y a pire comme lieu de villégiature. La semaine prochaine, je me suis inscrit à un cours de plongée, le PADI advance qui se déroulera dans les Islas del Rosario, à une heure de route de Cartagena. J'irai aussi faire une excursion de deux jours à la Playa Blanca. Tout cela m'amènera au 3 août, date de mon départ pour Quito.

En effet, je vais rejoindre Claire-Lise dans la capitale équatorienne. Nous passerons une semaine aux Galápagos, une semaine en Amazonie et une semaine autour de Quito, espérant voir tout ce que j'ai raté lors de mon premier passage en raison de la mauvaise meteo.

Nous rentrerons le même jour, soit le 23 août, mais sur des vols différents, en Suisse.

Je me réjouis de vous revoir tous car vous me manquez.

Hasta luego.













mercredi 23 juillet 2014

Arrivee a Cartagena - photos

Devant la Torre del Reloj, Cartagena

Devant le Centre de convention, Cartagena

Une place de choix pour une si fidele compagne

Minca-Ciudad Perdida - photos


Minca, vue depuis mon bungalow
Minca, mon resto prefere

Village indigene en montant a la Ciudad Perdida

Sur le chemin de la Ciudad Perdida

Une partie des 1200 marches menant a la Ciudad Perdida

Seules les bases des batiments subsistent

Au sommet avec mes copains valaisans

 

L'un des camps en montant a la Ciudad Perdida

Chez le transitaire a Cartagena. Nos chemins se separent apres plus de 26000 km de vie commune en Amerique latine. Sniff...

 

dimanche 6 juillet 2014

San Agustin - Cartagena - photos

Palmiers cire a Cocora

Pantation de café a Salento

Cafeier

Guatape

Guatape

La Piedra

Lac de Guatape vu de La Piedra

Entre Medellín et Cartagena

Place de l'horloge Cartagena

Remparts, Cartagena

Musee de l'inquisition

Place de l'horloge


Cartagena

Quartier de Bocagrande, Cartagena

Place de la douane, Cartagena

samedi 5 juillet 2014

Nouvelles du 6 juillet 2014 - Deux semaines avec Maroussia en Colombie

Après plus de 2000 km parcourus ensemble à travers la Colombie, Maroussia est repartie en Suisse le 4 juillet.  Nous avons tenu le programme que nous nous étions fixés et avons terminé, comme prévu, notre périple à Cartagena, au nord de la Colombie, sur la côté caraïbe.

Mais je reprends depuis le début.

Arrivée le 21 juin à Bogota, 7,4 millions d'habitants, Maroussia à tout de suite élevé le rythme qui était le mien jusqu'alors. Des le lendemain, nous avons visite l'incontournable musée de l'or, non seulement impressionnant par la quantité du métal jaune qu'il contient mais aussi par la beauté des pièces qui y sont exposées. Ensuite, nous avons visite le musée Botero, peintre et sculpteur colombien (voir photos) ainsi que l'adjacent  musée de la monnaie qui exposé notamment de massives presses à monnaie. Un passage dans la quartier de la Candelaria et à la place Bolivard est venu agrémenté cette première journée de visite. Comme c'était dimanche, de nombreux cyclistes et piétons profitaient des rues fermées à la circulation pour pédaler ou déambuler tranquillement.

Lundi matin, jour férié, nous avons enfourché la tigresse pour partir vers le sud. La sortie de la ville s'est déroulée sans encombre grâce au faible trafic. Parti de plus de 2600 m, nous sommes arrivés dans l'après-midi à Neiva à 440 m d'altitude et dans une chaleur étouffante. De Neiva, nous sommes revenus en direction du nord jusqu'à Villavieja, aux portes du désert de Tatacoa et y avons passé la nuit. Le lendemain matin, nous sommes allés faire un tour dans cette zone semi-désertique qu'est le Tatacoa. Nous n'avons pas trop traine dans cette fournaise mais avons eu le temps d'apprécier les nombreux cactus et les formations rocheuses qui jalonnaient la piste en terre battue.

Dans l'après-midi du même jour, nous sommes arrivés à San Agustin sous la pluie et dans une liesse populaire indescriptible. La Colombie venait de gagner son troisième match. Mais qu'est-ce que cela va être s'ils gagnent le titre ! Nous avons rapidement localise un hôtel tenu par un Suisse sur les hauteurs de la ville. Chaque chambre est aménagée dans un type de bâtiment différent et nous avons eu droit au tipi avec salle de bain en partie à l'extérieur. C'est une sensation assez agréable de prendre une douche d'eau chaude avec la pluie qui vous tombe dessus. Il a plu jusqu'au lendemain matin et nos affaires, dans ce climat tropical, n'ont pas sèche. Après le petit déjeuner, la pluie à cesse et nous sommes partis à pied vers le parc archéologique. Il s'agit d'un des principal site archéologique de San Agustin. Autour des tombeaux découverts à cet endroit, des statues autrefois disséminées dans la jungle alentour sont exposées. On sait peu de chose sur les auteurs de ces magnifiques sculptures (la plus haute atteint 7 m) mais il semble que cela date de près de 5000 ans.

L'après-midi et craignant de nouvelles précipitations, nous avons pris un taxi pour aller visiter le site de Alto de los Idolos qui contient encore plus de statues plus belles les unes que les autres. Comme le parc archéologique visite le matin, ce lieu est dans un état impeccable grâce aux nombreux hommes engages à son entretien. Nous avons aussi été surpris par la présence de nombreux touristes colombiens qui semblent très fiers, et à raison, des richesses de leur beau pays.
C'est de nouveau sous une pluie battante que nous avons rejoint notre tipi.

Jeudi 26 juin, c'est sous soleil radieux que nous avons pris la route principale allant à Popayan via Isnos et le parc national Purace. En raison des nombreuses pluies de jours précédents et après avoir pris moults renseignements sur l'état des routes, ou plutôt des pistes, nous avons renoncé à nous rendre à Tierradentro, autre site archéologique situé sur le versant ouest de la chaîne montagneuse nous séparant de la vallée de Cauca. 

Le parcours reliant San Agustin à Popayan est en majeure partie asphalte mais compte toutefois une section de piste de plus de 50 km à plus de 3000 m d'altitude. C'est justement dans cette partie que Maroussia à étrenne son équipement contre la pluie acheté la veille. Ayant pris plus de temps que prévu pour traverser cette partie montagneuse, nous avons très rapidement visite Popayan et avons poussé jusqu'à Cali ou nous sommes arrivés en fin d'après-midi.

À Cali, nous avons loge dans le même hôtel que lors de mon précédent passage mais cette fois, nous nous sommes accordés le luxe d'un loft entier avec jacuzzi, hamac, salle de bain en plein air avec vue sur la ville. Maroussia méritait bien cela d'autant plus qu'elle a réussi à obtenir l'objet à moitié prix. Le lendemain et sans avoir visite la ville, surtout connue pour sa trépidante vie nocturne et la beauté de ses femmes, éléments qui a mon âge ne sont plus déterminants, nous avons pris la route pour Salento, au cœur de la région du café.

Après avoir déchargé la tigresse à l'hôtel, nous sommes allés, en moto, jusqu'à Cocora, petit village à l'entrée de la vallée du même nom. L'endroit est magnifique et est connu pour ses nombreux palmiers cire dont la hauteur peut atteindre 60 m. Le soir, nous sommes allés manges dans un restaurant qui est aussi un musée de motos anciennes et autres antiquités, dont une pièce remplie de 6000 disques vinyl 33 tours. Nous avons terminé la soirée au Danubius Hall en regardant les artistes du billard dont certains ne quittent pas leurs bottes en caoutchouc pour manipuler leur queue.

Le lendemain matin, avant de partir, nous sommes allés visiter une plantation de café familiale (production 4 à 5 tonnes par année). Moment très sympathique passé avec un jeune membre de la famille de propriétaires, représentant la troisième génération active sur le domaine. La plantation,comme toutes les autres, est située sur d'abruptes collines séparées d'étroits vallons. Pour protéger les caféiers du soleil, des bananiers et des avocatiers sont plantes et toute cette végétation est magnifique.

Le soir, nous sommes arrivés en début de soirée à Medellin. Le GPS n'ayant pas pu trouver l'adresse de l'hôtel que nous avions programmée, nous avons essayé de nous orienter en demandant notre chemin aux passants. Après plusieurs tentatives infructueuses et alors que la nuit tombait sur la ville en liesse après une nouvelle victoire de la Colombie au Mundial, nous avons décidé de nous rabattre sur le premier hôtel venu. Nous avons atterri dans un hôtel de passé disposant d'un garage. La tôlière nous a gentiment attribué une chambre au dernier étage et nous avons bien dormi, le bruit du ventilateur ayant probablement couvert tous les autres bruits. Ne sachant pas dans quel quartier nous nous trouvions, nous ne sommes plus ressortis pour aller au restaurant et nous sommes contentés d'eau minérale et de chocolat Suisse ramène par Maroussia pour le repas du soir. À Medellin, nous aurions voulu faire un tour de ville ayant pour thème P. Escobar, mais ce projet n'a pas pu se concrétiser car les organisateurs se trouvaient au Brésil pour le Mundial.

Le 29 juin, nous avons pris la route de Guatape, petite ville touristique située au bord d'un lac artificiel à 80 km à l'est de Medellin. À proximité se trouve également une montagne en forme de pain de sucre nommée La Piedra. Pour une fois, le fait de quitter une grande ville un dimanche ne nous a pas réussi. Nous avons eu l'impression que toute la ville se rendait à Guatape pour ce week end prolonge tellement il y avait de trafic. Les derniers 30 km ne furent qu'un immense bouchon. Enfin arrivés à destination, nous avons passé l'après-midi à flâner dans les jolies ruelles de la ville (voir photos).
En fin d'après-midi, nous avons fait un tour en bateau sur le lac. Sans nous demander notre avis, un couple de colombiens à gentiment partage une bouteille d'Aguardiente avec nous. Il s'agit d'un alcool fort local a base d'anis. Alors que nous nous attendions à une petite ballade tranquille, nous avons une fois de plus pu nous rendre compte que les colombiens sont de grands fêtards. Sur le bateau, la musique était à fond et l'alcool coulait à flots. Des couples et même des enfants dansaient. On a aussi l'impression que la population à soif de vie et de liberté après toutes ces années d'insécurité.

Le matin suivant, nous avons escaladé le rocher La Piedra par l'escalier aux 740 marchés aménagé dans une faille. Du sommet, nous avons pu apprécier la vue sur les méandres du lac. De retour à la base du pain de sucre, nous avons retrouvé Dany, motard argovien rencontre lors de mon entrée en Colombie. Pendant quelques temps, Dany voyage seul, son amie étant retournée temporairement en Suisse pour raisons familiales. Nous avons fait un bout de route ensemble et nous sommes quittés à Medellin ou Dany comptait rester quelques jours. Le soir et après une erreur de navigation qui a nous à coûte deux heures, nous sommes arrivés à Santa Rosa de Osos, au nord de Medellin.

Mercredi 2 juillet, après un jour et demi de route au rythme soutenu, nous sommes arrivés à Cartagena de Indias, dans une chaleur tropicale. Maroussia tenait absolument à y terminer son voyage et à raison. La vieille ville est classée au patrimoine mondial de l'UNESCO et est un véritable joyau. Nous avons eu beaucoup de plaisir à arpenter ses rues et ruelles bordées de maisons aux magnifiques balcons fleuris. La vieille ville compte aussi un impressionnant nombre de restaurants de luxe, de bijouterie, de vêtements de marque et même d'un Hard Rock Café. Elle est entourée de remparts construits par les espagnols pour se défendre des attaques des anglais (Francis Drake,notamment) et autres pirates.

Le 4 juillet, c'est le cœur gros que j'ai accompagné Maroussia à l'aéroport. Ces deux semaines passées ensemble étaient un cadeau du ciel. Maroussia, est non seulement une voyageuse expérimentée, parlant de surcroît couramment l'espagnol, mais elle est aussi une passagère idéale, c'est à dire qu'on ne la sent pas.

Pour ma part, je vais passer quelques jours à Cartagena pour préparer mon retour et surtout celui de la tigresse. En effet, mon voyage va se terminer ici et je reviendrai ultérieurement sur les raisons qui m'ont conduites à ne pas poursuivre plus au nord. Marianne et Bernard se trouvent aussi à Cartagena et nous passons du bon temps ensemble et cela me fait un peu oublier l'absence de ma fille. Marianne et Bernard, rencontres pour la première fois à La Paz, mettent le cap sur l'Amerique du Nord. Ils viennent d'expédier leur véhicule par bateau à destination de Houston. Eux-mêmes partent la semaine prochaine par avion et nos chemins vont donc se séparer.

Hasta luego.