jeudi 28 juillet 2016

Nouvelles du 28 juillet 2016 - Vilnius - Isthme de Courlande




Ce matin il pleut à Nida, a l'extrémité sud de l'isthme de Courlande. J'en profite donc pour relater mes pérégrinations de ces derniers jours.

Parti de Vilnius le matin du mardi 26 juillet, j'avais pour but parc national de Zemaitja, éloigne d'environ 320 km au nord est. Le trajet s'est déroulé sans difficulté sur de belles routes secondaires et par un temps radieux mais assez chaud. En passant, je me suis arrêté à la Colline des Croix près de la ville de Siauliai. Il semble que ce soit un haut lieu de pèlerinage au vu monde présent sur le site. Il y avait même un car espagnol. Cette colline, pas plus haute que 30 m, est plantée de dizaines de milliers de croix de toutes tailles. Planter une croix n'est pas seulement un acte de foi mais à l'époque du communisme, c'était également un acte de contestation. D'ailleurs l'armée rouge à plusieurs fois rase le site et en a interdit l'accès mais rien n'y fit.



En début d'après-midi, je suis arrivé dans le parc national de Zemaitja dans lequel se trouve une ancienne base de lancement de missiles balistiques à tête nucléaire. Les soviétiques avaient installé cette base à l'insu des lituaniens dans les années 60. C'est maintenant un musée nommé "Musée de la guerre froide". Le lendemain matin à l'heure d'ouverture, je me suis présenté à l'entrée. J'étais le seul visiteur. Une jeune et charmante guide m'a accueilli et je me mis à fantasmer, me prenant pour James Bond séduisant une belle espionne russe dans une base ultra secrète. Mais la belle m'a ouvert la porte blindée, m'a présenté le plan du site, m'a expliqué par où sortir et m'a plante la. Bien que désaffecté en 1979, le lieu est bien conservé et chose étonnante, une forte odeur de diesel, carburant de certains missiles, est encore bien présente. Une exposition interessante retrace l'histoire de la guerre froide. Au fur et à mesure de mon avance dans ce dédale de couloirs de métal et de béton, l'éclairage automatique s'enclenchait. Mais à plusieurs reprises, je me suis trouvé dans l'obscurité et c'est à force de grands gestes que la lumière revint. Au détour d'un couloir, je me suis retrouvé nez à nez avec un mannequin équipe d'un masque à gaz et de une pèlerine comme on en a dans l'armée suisse.
Bref, plutôt sinistre pour une ballade matinale ! Clou de la visite, un des quatre silos de lancement. D'une profondeur de 35m et d'un diamètre de 6 m,  j'ai pu plonger mon regard dans la bête depuis le sommet.



Mais le parc national, c'est aussi cela:



J'ai ensuite repris la route en direction de l'isthme de Courlande, traversant d'infinies étendues de champ,de blé. Au passage, j'ai remarqué que les habitants mettent un soin particulier à soigner leur propriété. C'est un régal pour les yeux.


Arrive à Klaipeda, j'ai pris un ferry pour traverser le lagon d'eau douce pour rejoindre l'isthme de Courlande. Après avoir planté ma tente, je suis allé faire un tour à la plage, nudiste, et sur la grande dune haute de 60 mètres et qui a la fâcheuse tendance de se déplacer au gre des vents. Des villages ont déjà été engloutis.


J'attends maintenant patiemment que la pluie cesse pour aller faire un peu de velo et découvrir d'autres dunes.

Bonnes salutations à tous.

lundi 25 juillet 2016

Nouvelles du 26 juillet 2016 - Trakai

Lundi 25 juillet, j'ai pris la moto et suis parti visiter Trakai à une trentaine de  kilomètres à l'ouest de Vilnius. Bien que très touristique, le lieu était bien tranquille et j'ai pu visiter le chateau qui se trouve sur un des nombreux îlots de ce lac, sans que ce soit la foire d'empoigne.

Construit au 14eme siècle, l'édifice n'était plus que ruines au début du 20eme siècle. Les travaux de reconstruction ont duré jusqu'à la fin des années 1980. Ici, ce n'est pas tant les guerres qui ont conduit à la destruction de ce chateau de conte de fées. Ce sont les habitants du coin qui se sont servis des briques pour construire leur propre maison. Le chateau abrite plusieurs collections très bien présentées. Il y notamment des collections d'objets en ivoire, en porcelaine, en cristal, de pipes, d'armures et d'armes du Moyen Âge. Certaines pieces ont aussi été meublées comme à la fin du 19eme. A une certaine époque, Trakai avait acquis plus d'importance que Vilnius et les dirigeants du pays y avaient élu domicile.

En rentrant sur Vilnius j'ai pris une bonne rincée qui m'a obligée à m'équiper pour la première fois en trois semaines.

Cette nouvelle est d'autre part toute fraîche puisqu'elle est rédigée le jour même des événements, même si elle est date du lendemain.

Mardi 26 juillet, je reprends la route vers le nord-est du côté de l'isthme de Courlande avec quelques visites prévues en route. A bientôt.

Chateau de Trakai


Et le châtelain du jour
           

La cour intérieure 

                                          Les soviets étaient imbattables pour bousiller un paysage


Encore une œuvre des soviets en ville de Vilnius




                                                                                        





Nouvelles du 25 juillet 2016 ter - entrée en Lituanie et Vilnius

Entre les lacs de Mazurie et Vilnius, mon but pour la journée, plus de 400 km de routes devaient être parcourues. Mais ce fut une belle journée de moto sur des routes en parfait état et sinueuses dans la partie polonaise.

Je me suis à peine aperçu que j'entrais en Lituanie. Mais assez rapidement la chanson des Beatles "Back ni the USSR" s'est faite lancinante sous mon casque. Les stations services, leurs décorations, les panneaux publicitaires ont encore le design soviétique. Quel contraste avec la Pologne ! La route qui me conduit à Vilnius via Kaunas est aussi en parfait état. Il n'y a pas d'autoroute et c'est une route a deux voies, une dans chaque sens. Il y a beaucoup camions mais comme c'est tout droit et tout plat, il est aisé de dépasser si nécessaire car tout le monde roule vite. Aussi loin que porte le regard, ce n'est qu'une plaine ouverte, cultivée et clairsemée de quelques bosquets. Pas un seul village traverse ou à proximité entre la frontière et Kaunas. J'apprendrai plus tard que la majorité des lituaniens vivent en ville.

Depuis Kaunas, ancienne capitale du pays, il y a une autoroute et c'est par cette dernière que j'entre en ville de Vilnius en début de soirée. Je galère un peu pour trouver l'hôtel car il y a au moins 15 rues qui portent le même nom. Je m'arrête dans une station service pour faire le point, le plein et attendre la fin d'une averse, la première depuis mon départ. Un couple de scootéristes me proposent de m'aider. Ça me réchauffe le cœur et me laisse espérer que les lituaniens seront un peu plus sympas que les polonais, de véritables pisse-froid. Les quelques voyageurs étrangers avec qui j'ai eu l'occasion d'en parler étaient même plus tranchés dans leurs avis.

Le lendemain, j'ai visité la vieille ville à pied. Vilnius est considérée comme la perle baroque de la Baltique et c'est vrai qu'il y a de quoi s'en mettre plein des pupilles. C'était dimanche et j'ai pu assister à un cortège des jeunesses chrétiennes près de la Porte de l'Aurore, lieu hautement vénère. Je vous laisse découvrir les photos avec celle, notamment, d'un curé mythique et d'un groupe de polonais très remonté.








Nouvelles du 25 juillet 2016 bis - Lacs de Mazurie

C'est le 21 juillet que je suis arrivé à Talty, bled perdu au bord du lac du même nom, à quelques kilomètres de Mikolajki. Cette région du nord-est de la Pologne à la particularité de compter une multitude de lacs, de rivières et de canaux. Première surprise en arrivant, tout le monde parle allemand. On se trouve en effet dans l'ex Prusse orientale dont les habitants étaient majoritairement allemands jusqu'en 1945. Un exode massif à vide la région de sa population allemande et la Prusse orientale a été partagée entre la Pologne et l'Union soviétique (enclave de Kaliningrad sur la Baltique).

Profitant d'une belle température, j'ai piqué une tête dans le lac des mon installation achevée dans une pension de famille. Pour le repas du soir, j'ai été placé à la table de trois allemands et j'ai eu des discussions intéressantes avec un vaillant octogénaire qui a 14 ans faisait partie des jeunesses hitleriennes et à du, à ce titre, partir pendant deux ans en Tchécoslovaquie. A la fin de la guerre, sa mère est venue le rechercher en voyageant dans l'abri du freineur d'un wagon. Et ils se sont croises sans le savoir. Un type adorable qui profite de sa retraite pour courir le monde. J'avais prévu de passer quelques jours autour de ces lacs pour faire un peu de velo mais le deuxième jour, le ciel était plombé, les vélos vraiment trop en ruines et la nourriture en demi-pension quelconque et j'ai décidé de poursuivre ma route vers l'est. Voici quelques photos du lac et de ma pension:



Avant de mettre le cap vers la Lituanie, j'ai encore fait un détour pour aller visiter la Tanniere du loup,  le centre de commandement de l'offensive allemande a l'est. Cette véritable forteresse comptait 80 bâtiments dont 50 bunkers aux murs épais de 8m. Lors de leur déroute, les allemands ont essayé de tout faire sauter mais les bunkers, dont celui d'Hitler (voir photo) ont résisté et sont seulement fendus comme des bûches. C'est ici qu'en juillet 1944, le Fuhrer a échappé de justesse à un attentat formente par un de ses officiers supérieurs, le comte Claus von Stauffenberg. En repartant de ce lieu fortement visite, j'ai eu droit à des spectacles bien plus sympathiques.



Nouvelles du 25 juillet 2016 - Canal Ostroda-Elblag et Malbork

Depuis Gdynia, une centaine de kilomètres me séparent de ma prochaine étape, le chateau de Malbork. J'en profite donc pour aller jeter un œil sur le canal reliant Ostroda à Elblag  qui a la particularité de compter non pas des écluses mais des rampes pour passer les dénivelés. Le canal a été construit entre 1848 et 1876 pour relier la Baltique au sud de la Prusse. Il est long de 80 km et est aujourd'hui utilisé à des fins touristiques. Voici les photos surprenantes de ces funiculaires a bateaux:




La machinerie est actionnée par une sorte de moulin qui tourne grâce à la chute d'eau entre les deux plans d'eau.

Arrive à Malbork en début d'après-midi et après avoir pris une chambre au camping, j'ai tout de suite entrepris la visite du chateau. Bien m'en a pris car j'y ai passé plus de 3 heures. Construit au 14eme siècle par les Chevalier de l'ordre Teutonique, qui avaient entre autre pour mission de convertir les païens à la foi chrétienne, par la force si nécessaire, ce chateau est le plus grand d'Europe. Au cours des siècles, il a subi nombre de destructions et de reconstructions. En 1944, l'armée allemande ne l'a pas loupe, plaçant même un obu en plein milieu de l'église. Comme on le voit, l'histoire se répète et je ne peux m'empêcher de tirer des parallèles entre les teutons et les actuels islamistes ou les destructions commises par ces derniers à Palmyre et la destruction systématique du chateau de Malbork par les allemands. Ceci dit, les travaux de reconstruction de l'église viennent d'être terminés et l'ouverture au public date de 2016. L'ensemble des bâtiments qui composent le chateau sont construits en briques rouges et on a l'impression de se trouver devant des constructions neuves.






vendredi 22 juillet 2016

Nouvelles du 22 juillet 2016 ter - Gdansk, Gdynia

C'est le mercredi 20 juillet que j'ai pris congé de mes amis polonais en prenant le café avec eux à Gdynia, ville qui compte aussi un port important, un chantier naval et de nombreuses industries.

C'est dans la zone industrielle de Gdynia que j'ai aperçu une usine Franke, fabricant d'équipements de cuisine suisse établi à Aarburg et auprès de laquelle j'ai travaillé lorsque j'avais une vingtaine d'années.   Apparemment une grande partie de la production a été délocalisée ici à voir la taille de l'usine polonaise.

Avec Sopot, l'autre ville sœur de Gdansk, considérée comme la Deauville de la Baltique, Gdynia forme une importante agglomération sur la côte de la Baltique. Voici quelques photos des lieux:





C'est par un temps radieux et une pensée émue pour mes amis polonais qui m'ont accueilli à bras ouverts pendant trois jours que j'ai mis le cap sur Malbork (Marienburg en allemand), distant d'une centaine de kilomètres.

Je reviendrai dans un prochain article sur la visite de ce chateau.

En attendant, je vous envoie mes meilleures salutations et vous remercie pour vos commentaires.

Nouvelles du 22 juillet 2016 bis - Gdansk

Le mardi 19 juillet, je suis retourné à Gdansk pour visiter l'exposition "Chemins vers la liberté" située près de l'entrée de l'ancien chantier naval Lénine et qui a pour but de retracer l'histoire du syndicat Solidarnosc. Le bâtiment en lui même est intéressant car les façades sont en tôles rouillées qui rappellent la vocation de l'endroit. C'est aussi ici que se dresse un monument à la mémoire des ouvriers du chantier naval tues lors des heurts de 1970.

Le bâtiment abritant l'exposition



C'est ici que Lech Walesa s'adressait à ses collègues en grève


La visite était très intéressante et j'ai passé plus de trois heures dans ce lieu. L'excellent audio-guide en français a contribué à captiver mon attention. L'exposition ne retraçait pas seulement l'histoire du syndicat mais mettait l'accent sur le rôle qu'il a joué dans la libération des pays d'Europe de l'est du joug soviétique. 




Nouvelles du 22 juillet 2016 - Gdansk

Lundi matin, Krisztofz qui a deux semaines de vacances, m'a accompagné à la gare pour prendre le train pour Gdansk. Cela s'est avéré bien utile car l'employée du guichet ne parlait que polonais et j'aurais eu bien de la peine à acheter le bon billet et surtout d'arriver à la bonne place.

Arrive à Gdansk 50 minutes plus tard et après avoir pris un petit café dans un des nombreux établissements qui jalonnent la rue principale du quartier historique, je suis allé visiter le musée de la marine et la grue adjacente. Cette dernière est un bâtiment emblématique de la ville. Elle fut la plus haute et puissante grue d'Europe à une époque. Elle était activée par des hommes qui marchaient dans des roues, un peu comme celles que l'on voit dans les cages de hamsters.

 Vue de la grue depuis la rue

Plusieurs paires de roues à différents niveaux actionnaient la grue

La vodka fait des ravages

Cour d'Artus


La gare de Gdansk

Après cette visite, je me suis embarqué sur un petit bateau de croisière pour aller jusqu'à Westerplatte, lieu historique puisque c'est à cet endroit que l'armée allemande a attaqué une petite garnison polonaise en 1939, attaque qui allait déclencher l'invasion de la Pologne et la deuxième guerre mondiale. Cette petite ballade a surtout permis de découvrir l'ampleur des chantiers navals de Gdansk au travers desquels nous sommes passés. Bien que l'activité ait bien diminué, elle est encore intense mais surtout concentrée sur l'entretien et la rénovation de navires. Il y avait même une plateforme pétrolière en cours de réparation. Dans ces lieux, tout est disproportionné et on s'exprime en dizaines de milliers de tonnes.  Beaucoup de grues semblent figées par la rouille et donnent une image fantomatique à ces lieux.


Plateforme pétrolière en cours de réfection



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Les anciens docks attirent de nombreux touristes