mercredi 23 avril 2014

Nouvelles du 23 avril 2014 - Sucre-La Paz

Le 16 avril 2014, après avoir récupéré de mon  treck, j'ai quitté Sucre. La sortie de la ville sans GPS ne m'a pas trop posé de problème si ce n'est un trafic intense de poids lourds. En fait, ces derniers se dirigeaient vers une rue le long de laquelle de nombreux garages en plein air exécutent divers travaux d'entretien. Cela va de la vidange/graissage au changement de pneus en passant par le recintrage des lames de ressorts a l'aide de masses. Le sol est noir tellement il est imbibé d'huile de vidange. C'est un peu Germinal.

Les premiers 150 km de route en direction de Cochabamba sont asphaltés mais présentent de nombreux nids de poule. Apres cette première section montagneuse et sinueuse, la route devient une piste et longe une vallée verdoyante et traverse de nombreux villages aux constructions assez soignées. Ensuite et a ma grande surprise, une section pavée de 70 km me conduit jusqu'a la route principale qui relie Santa Cruz à Cochabamba. Arrivé a la nuit tombante à Cochabamba (plus de 600'000 habitants), je m'enfile dans le premier hôtel potable. En effet, il m'a fallu plus de 10 heures  pour parcourir les quelque 400 km qui séparent Sucre de Cochabamba et j'en ai plein les bras. De plus, à la nuit tombante, ma vue baisse de facon inquiétante. Effet de l'altitude peut-être ?

Le lendemain matin et sans prendre la peine de faire un tour en ville, je me suis à nouveau attaqué au defi de sortir de la ville dans la bonne direction. Les indications données par la réceptionniste de l'hotel s'avérèrent heureusement assez fiables. En effet, ce n'est qu'après 40 km de route dans les faubourgs que j'ai apercu le premier panneau indiquant la direction de la Paz. Sachant que je devais me diriger contre l'ouest, mon seul repère a été le soleil qui me tapait dans le dos. C'est ensuite une bonne route a travers la montagne et a plus de 4000 m d'altitude qui m'a conduit a proximité d'Oruro. Cette section de route de 180 km est fortement fréquentée par des camions, des autocars et des minibus. J'ai bien du entreprendre plus de 100 manoeuvres de dépassement et ai aussi assisté a   l'inconscience des chauffeurs boliviens. J'ai même vu un autocar moderne et puissant, un Mercedes, sur l'arrière duquel était inscrit "on vous transporte dans le confort et la sécurité" entreprendre un dépassement en plein virage. Il s'est trouve nez a nez avec un autocar venant en sens inverse. Tous les vehicules  se sont arrêtes, a savoir les deux autocars, le camion en train d'être dépassé et moi même. Et chacun a repris sa place le plus calmement du monde. Après cet épisode et d'autres, j'ai redoublé de prudence, notamment dans les virages masqués. Au passage d'un col, j'ai été caillouté par une écolière en uniforme. Je me demande quelles histoires on leur raconte sur les étrangers a l'école ou a la maison.

Arrivé dans la plaine et alors qu'il me restait une centaine de kilomètres a parcourir pour rejoindre La Paz, je me suis mis a la recherche d'un hotel car l'orage menaçait à l'horizon. De plus, je voulais éviter    d'arriver de nuit dans la capitale bolivenne réputée pour son trafic cahotique. Je me suis arrêté dans un gros bourg débordant d'activités pour chercher un hébergement. Tout était complet. En effet, a la veille de Vendredi Saint, tous les routiers s'étaient arrêtés et avaient pris d'assault les hotels. Je me suis donc résolu a continuer ma route sur La Paz. Quelques kilomètres plus loin, j'ai vu un panneau indiquant un hotel dans un village au loin. Je me suis engagé sur une piste en terre et me suis retrouvé dans un centre thermal offrant des cabanitas a louer. Après un accueil chaleureux, on m'a servi un repas chaud dans mon logement constitué de deux grandes pièces, d'une salle de bain et même d'un grand bassin qu'on pouvait remplir d'eau thermale avec un gros robinet de deux pouces. Comme l'orage menacait toujours, l'hôtelier m'a proposé de garer la moto dans la première chambre du logement. La porte ou plutôt le guidon de la tigresse, trop large, n'a pas permis cette manoeuvre. Je devrai donc encore patienter pour passer la nuit avec ma fidèle compagne.

Le lendemain matin, je suis allé aux piscines d'eau thermale. Il s'agit de deux bassins couverts avec de l'eau a environ 30 degres. De nombreuses familles au type indien s'ébattaient déjà dans l'eau. Comme je m'y attendais et bien que je sois le seul gringo du lieu, ma présence n'a suscité qu'indifférence et regards fuyants. J'ai bien essayé quelques sourires avec  l'espoir d'établir le contact, mais il n'y a rien eu a faire. La majorité des boliviens, qui sont de race indienne et peu mélangés en comparaison avec les habitants des autres pays d'Amérique latine, sont tres froids et peu sympathiques. J'ai remarqué que même entre eux les rapports sont tres froids. La Bolivie est d'ailleurs le seul pays, jusqu'ici, ou l'on m'a tourné le dos lorsque j'ai demandé mon chemin. Heureusement, il y a quelques exceptions qui réchauffent le coeur. Comme cet automobiliste, a la sortie de Cochabamba, qui se porte a ma hauteur pour me crier *buen viaje amigo*.

Après avoir effectué quelques contrôles techniques sur la tigresse, notamment les plaquettes de frein avant, qui après 26'000 km (dont 16000 en Amérique du Sud)  sont toujours en état de fonctionnement, je me suis mis en route pour La Paz. Sans le vouloir, j'ai bien choisi mon jour. En effet, nous sommes Vendredi Saint et le trafic est assez calme. En entrant dans l'immense banlieue que constitue El Alto, j'ai été surpris par un orage de grêle qui m'a obligé de me réfugier sous un avant toit. Le calme étant revenu après une demi heure d'attente, j'ai attaqué la descente sur La Paz. Etonamment, la route qui conduit au centre ville, au fond de la vallée mais tout de meme a 3700 m d'altitude, est une autoroute. J'ai donc suivi cette artère tout en jetant des coups d'oeil sur l'immensité de cette ville construite dans des vallées séparées de canyons et de pyramides comme celles d'Euseigne au Valais, mais en bien plus grand. A la fin de l'autoroute, je ne me suis pas posé de question et ai demandé a un taxi de me conduire a l'hotel Oberland dont j'ignorais totalement la situation géographique. En suivant le taxi, j'ai a nouveau pu me rendre compte des particularités de cette ville. Par moment, il semble qu'on sort de ville mais après avoir traversé un canyon sans construction, l'horizon s'ouvre et un nouveau quartier s'étale a perte de vue et ainsi de suite.

Bien que je sois invit chez la dame bolivienne de 85 ans rencontrée sur le salar d'Uyuni, j'ai décidé de loger a l'hotel Oberland, tenu par un suisse, et ou il est prév que je retrouve quatre passagers du Grande Amburgo, soit Gladys et Mathieu, français voyageant en Land Rover ainsi que Livia et Yens, de Berne, que j'avais quitté quelques jours auparavant a Sucre. Le lendemain de mon arrivée, nous sommes allés visiter la ville et le marché des sorcières qui propose des foetus de lama séchés. Il paraît que, pendu a rétroviseur, ça porte bonheur ! Nous avons aussi visite le musée de la coca qui s'efforce de démontrer que cette petite feuille n'a rien de nocif, bien au contraire. C'est l'usage qu'en ont fait les occidentaux qui est a condamner.

Le dimanche de Paques, nous avons organisé une grillade en compagnie de tous les résidents du camping de l'Oberland, a majorité francophone. Nous étions une douzaine de voyageurs dont une famille francaise qui voyage avec leurs deux enfants de 4 et 6 ans dans un camping car et qui ne sont pas prêts de rentrer en France. Il y avait aussi un Equatorien voyageant en Royal Enfield et avec son  petit chien équipe de lunettes de motocycliste. Lundi de Paques, nous sommes, Mathieu, Yens et moi, allés dévaler la route de la mort en VTT. Cette ancienne route, a la funeste réputation, se trouve a plus de deux heures de route de La Paz. On nous a conduits au sommet d'un col la 4700 m d'altitude et puis nous avons attaqué cette mythique descente jusqu'a Coroico, a 1200 m d'altitude. A partir de lla moitie  de la descente, on se trouve dans la forêt tropicale avec la douce chaleur que cela implique. Cette route, ou plutôt cette piste caillouteuse de 3,2 m de large, doit son nom aux nombreux accidents qui ont vu des véhicules basculer dans le vide lors de manoeuvres de croisement. Les précipices atteignant parfois 600 m de profondeur, inutile de préciser que les issues étaient fatales. Aujourd'hui, cette route n'est plus utilisée et est surtout fréquentées par des VTTistes, bien qu'il soit encore possible d'y circuler en véhicule a moteur. Chaque année, des VTTistes y laissent leur vie. A ce jour, ils sont au nombre de 15. Tous les membres de notre groupe sont arrivés sains et saufs et ont recu un T-shirt en souvenir de cet *exploit*. J'ai beaucoup apprécié cette descente qui n'est finalemnent pas plusdangereuse  que certains passages du Grand Raid et mes deux amis également.

Le mardi 22 avril 2014, j'ai quitté La Paz et mes amis pour me diriger contre Copacabana au bord du Lac Titicaca, encore en Bolivie. Grâce aux données GPS que Mathieu a télécharge dans mon appareil, la sortie de la capitale bolivienne s'est bien déroulée.

Je suis arrivé a Copacabana, d'ou je vous écris, en fin d'après midi après 160 km de route et un passage en bac mythique. Mais cela fera partie du prochain article.

En attendant, je vous envoie mes amicales salutations.

Hasta luego.




2 commentaires:

  1. je viens de prendre connaissance de votre texte je suis sur le cul je vis cette aventure a 100 a l.heure je reste scotchee admirative de me raconter cette aventure pleines de richesses de beautes mais aussi de surprises plus ou moins agreable prenez soin de vous merci beaucoup de me faire vibrer vous avez la maniere felicitations bonne route et a bientot au plaisir de vous lirela grand mere de la lorraine

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  2. Salut Daniel, c'est Martial je suis tes périples, Raoul m'a donné le nom de ton blog, c'est magnifique ce que tu es en train de vivre, J'ai commencé mon permis des grosses cylindrés avec mon amie j'ai acheté le Yamaha Tmax (mon amie s'est cassée le pied jeudi passée avec..) aujourd'hui je vais faire la course Planeyse je ne sais pas ce que cela va donner je n'ai pas fais de courses l'année passée, on verra . Sois prudent avec la circulation et tout ces camions, au plaisir d'avoir de tes nouvelles,salutations. Martial

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