dimanche 11 mai 2014

Nouvelles du 11 mai 2014 - Arequipa - Cusco

Ce n'est finalement que le lundi 5 mai que j'ai quitté Arequipa. En effet, l'état de mon dos au niveau des lombaires à nécessité un massage appuyé et une injection d'anti-inflammatoires dans la fesse. Quel plaisir ! Chose étonnante, au Pérou, on peut obtenir un kit d'injection sans ordonnance à la pharmacie et se faire faire la piqure dans un dispensaire de rue.

J'ai pris la route du Canyon de la Colca éloigne d'environ 160 km d'Arequipa. Michel m'avait réservé une chambre au Bella Flor à Yanque tenu par son copain Natalio. Il s'agit d'un charmant petit hotel familial ou j'ai été accueilli de manière très personnalisée. Après un succulent repas arrose d'un jus de fruit de cactus, Natalio m'a accompagné aux bains thermaux du village. Une heure dans de l'eau à 34 degrés à fait le plus grand bien à mon dos. Le lendemain, j'ai enfourché la moto tôt le matin et suis allé voir les condors depuis un mirador aménagé au bord du canyon très profond à cet endroit. Dix minutes après mon arrivée, les premiers oiseaux sont apparus au fond du canyon et ont commencé à monter en utilisant les thermiques. C'est sans donner un coup d'aile qu'ils sont arrivés à ma hauteur. A un moment donne, il y avait une douzaine de condors en l'air et ils passaient parfois à quelques mètres de mon point d'observation. Un spectacle fascinant qui a duré une bonne heure.

Après être revenu à Yanque en empruntant le chemin courant sur l'autre versant du canyon, dans un décor bucolique, Natalio m'a invité dans ses bains aménagés au fond du canyon à quelques kilomètres de Yanque. Pour les atteindre, il faut descendre un abrupte talus clairsemé de cactus charges de fruits sur environ un kilomètre. Arrivés au bord de la rivière, j'ai eu la surprise de voir trois bassins cylindriques en maçonnerie remplis d'eau chaude. Nous nous sommes trempés dans l'un deux après que Natalio ait jeté des branches d'eucalyptus dans l'eau. Sous l'effet de la chaleur, les feuilles ont rapidement infusé et c'est dans une très agréable odeur que nous avons gauge pendant une bonne heure. Mais ce qui m'a surtout impressionné, c'est la détermination dont Natalio à du faire preuve pour construire ces bassins et le cabanon en dur qui devrait un jour servir de buvette. En effet, tous les matériaux de construction ont du être transportés à dos d'homme dans un terrain on ne peut plus accidenté. Tout cela m'a rappelé l'utopie du mineur anglais dans le film Zorba le Grec.

Le troisième jour de mon séjour à Yanque, je suis allé faire une ballade jusqu'aux ruines de l'ancien village de Yanque situe sur l'autre rive du canyon. A leur arrivée, les espagnols ont obligé les habitants à quitter leur village difficilement accessible et contrôlable sur les hauteurs. Les ruines ont été consolidées et donnent un bel aperçu de ce à quoi pouvait ressembler ce village à l'époque pré-hispanique. En revenant, je me suis accorde un nouveau bain thermal, le troisième en trois jours. Mon dos semble apprécier ce traitement car il ne me fait presque plus souffrir.

Je suis reparti de Yanque le 8 mai en direction de Cusco que je pensais atteindre en deux jours (plus de 400 km avec beaucoup de piste). Finalement, je suis arrivé à destination le soir même après une belle journée de moto. J'ai du franchir deux cols à 4800 m d'altitude, soit 150 km de bonne piste en terre battue. Une fois de plus, j'étais seul au monde dans ces montagnes, si ce n'est  quelques troupeaux d'alpagas ou de lamas. La piste traverse aussi une énorme mine à ciel ouvert juste avant d'arriver à la première localité en redescendant dans la vallée.

En arrivant à Cusco, j'ai eu la surprise, en relevant mes courriels, d'apprendre que Mathieu et Gladys s'y trouvaient aussi. Nous avons pris l'apéro au Norton Pub sur la Plaza puis sommes allés souper ensemble. Le lendemain, j'ai fait un tour de ville guide à pied.  Le soir, en allant retrouver Mathieu et Gladys au Norton Pub, je suis tombé sur Marianne et Bernard, connus à La Paz et revus à Copacabana. Le monde des voyageurs est petit ! Nous avons passé une agréable soirée les 5 ensemble.

Connaissant déjà cette magnifique ville de Cusco, je ne m'y suis pas attardé et ai pris la route de la Vallée Sacrée le 10 mai. Mon but était de revoir cette belle région tranquillement plutôt qu'en vitesse  avec un tour organise comme je l'avais fait il y a quelques années. En premier lieu, je suis sorti des circuits touristiques et ai pris la direction, sur les conseils de Michel, du village de Lares, perdu dans la montagne. Le paysage et la route asphaltée étaient magnifiques et les villages traverses aussi. À un moment donne toutefois la route devient une piste assez étroite et remonte une vallée encaissée au fond de laquelle les nuages commençaient à s'accumuler. Après quelques kilomètres, il s'est mis à pleuvoir. Un peu plus haut, c'est devenu de la pluie mêlée de neige. Dans ce paysage sauvage, j'ai trouve une bergère, stoïque sous la pluie, qui m'a indiqué que Lares se trouvait à une heure de route.
J'ai décidé de faire demi-tour de crainte de me trouver pris dans la neige car la piste continuait de monter à perte de vue.

Revenu dans la Vallée Sacrée, j'ai pris la direction village d'Ollantaytambo qui est situé presque qu'au fond de la vallée. Il s'agit du dernier village atteignable par la route lorsque l'on se rend au Machu Pichu. Ensuite, il faut soit prendre le train ou marcher jusqu'à Agua Caliente, village qui se trouve au pied du célèbre site inca. Ollantaytambo est aussi connu pour ses terrasses incas remarquablement bien conservées et que j'avais visitées lors de mon précédent passage. Arrivé sur la Plaza, j'ai aperçu la Land Rover de Gladys et Mathieu. Étonnant car il n'était pas prévu qu'ils viennent par ici. Moi non plus d'ailleurs ! Décidément, nous sommes devenus inséparables et nous avons de nouveau passé la soirée ensemble.

Ce matin, je quitté Ollantaytambo et suis revenu sur mes pas jusqu'à Pisac, autre haut-lieu de la culture inca a l'autre extrémité de la vallée. J'ai entrepris de monter jusqu'aux ruines qui se trouvent sur les hauteurs à deux heures de marche. Ce fut une magnifique randonnée bien qu'assez éprouvante car les incas devaient adorer les escaliers. On monte par ce moyen à travers des terrasses très bien conservées et partiellement encore cultivées. Au sommet se trouve une sorte de citadelle depuis laquelle on a une vue plongeante sur la vallée et sur les ruines qui se trouvent en contre-bas. Pour redescendre, j'ai  pris un chemin qui suit une étroite gorge sur les flancs de laquelle se trouvent des tombes incas creusées dans la roche. Ces sépultures sont quasiment inaccessibles à moins d'être un bon varappeur. Je me demande bien comment les incas s'y prenaient pour transporter leurs morts la haut. Je me pose d'ailleurs la même question en regardant les murs de soutènement des terrasses qui comprennent des blocs de pierre énormes, parfois de 2x2 m ou plus. Le tout parfaitement ajuste et sans mortier. 

Peu avant d'arriver en bas, je me suis couché dans l'herbe sur une terrasse et j'ai regarde les nuages s'entremêler. C'est beau la vie de retraite, surtout quand on a plus mal au dos.

Demain lundi, je mets les gaz en direction du nord car il faut que j'avance un peu. Je ne manquerai toutefois pas de visiter encore un ou deux sites dans cette belle vallée ou j'ai très envie de revenir avec Claire Lise. Ce sera alors l'occasion de retourner au Machu Pichu que j'ai volontairement laisse de côté cette fois.

Hasta luego et becs à toutes les mamans.








1 commentaire:

  1. Wouaouuuu, on voyage avec toi en te lisant( ce qui me va très bien vu que j'ai de la peine à quitter notre belle suisse ;-) ) ! Profite jeune retraité quelle belle aventure! Becs et à bientôt Valérie et famille

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