lundi 19 mai 2014

Nouvelles du 19 mai 2014 - Vallée Sacree - Huaraz

Le 12 mai, j'ai quitté Pisac dans la Vallée Sacrée pour prendre la direction du nord en empruntant la route qui passe au milieu du Pérou, à travers les Andes.

Au passage, je me suis encore arrêté aux terrasses circulaires de Moray. Selon la théorie, les Incas les auraient construites pour faire des essais agricoles, observant l'influence que les différences d'altitudes pouvaient avoir sur les plantes. Tout près de la, je suis descendu aux salines de Moras. Elles sont toujours en activité et ont été mises en œuvre à l'arrivée des espagnols. Un ingénieux et complique  système de canalisations dirige l'eau chargée de sel dans les bassins de décantation. Quand elles doivent être déviées, les rigoles sont bouchées à l'aide de chiffons et de cailloux. Cela reste rudimentaire et tout est encore fait à la main.

C'est ensuite sur une bonne route asphaltée et un peu arrosé par la pluie que je suis arrivé  à Abancay, grosse ville nichee au fond d'une vallée. La tenancière de l'hôtel m'a proposé de garer la tigresse dans la salle de conférence atteignable depuis la rue. Je suis toujours étonné de l'égard qu'ont les hôteliers pour nos chers deux roues. Une demi heure plus tard, j'ai du déplacer la moto dans la salle à manger car la salle de conférence venait d'être réservée pour le lendemain matin. Je n'ai donc toujours pas couche avec la tigresse mais j'ai pris le petit déjeuner avec elle. Il faut un début à tout même si c'est à l'envers.

Après m'être renseigné sur l'état de la route pour aller à Ayacucho, à 360 km de la et avoir obtenu des renseignements très divers, allant du tout asphalte au tout piste en terre, je me suis mis en route. Après quelques kilomètres, on m'avait dit qu'il fallait traverser la rivière par un pont qui était signalé. Des que j'ai vu l'indication, j'ai donc bifurqué et me suis retrouvé sur un mauvais chemin à moitié obstrué par des cannes à sucre. Il fallait baisser la tête pour passer. A un moment donne, je me suis retrouvé dans la cour d'une ferme, en cul de sac, entoure de trois chiens hargneux. Le fermier m'a indiqué la bonne route et j'ai repris ma progression en direction du pont. Arrivé à celui-ci, je me suis rendu compte qu'il s'agissait d'un monument historique dont l'accès était barré par de grosses bornes. A une belle résidence avec piscine située à proximité, on m'a dit que c'était bien la piste pour aller à Ayacucho. J'ai donc traversé ce pont (ça passait tout juste entre deux bornes) et ai continue par un chemin caillouteux pour finalement arriver à une belle route asphaltée ! J'avais pris un pont trop tôt mais personne ne me l'aurait dit.

Le trajet sur la belle route asphaltée n'a malheureusement pas dure. Par la suite, j'ai tout eu. Des travaux, des éboulements créant des passages difficiles dans les éboulis, des coulées de boue et de la pluie. Dans une côte en terre battue, j'ai du m'arrêter car un semi remorque était en travers, sur toute la largeur du chemin. Des villageois s'activaient pour mettre des gravats sous ses roues motrices pour qu'il puisse se dégager. L'opération a réussi et j'ai pu m'engager à mon tour.  Ce fut du rodéo sur tigresse mais je suis reste sur mes roues. En fin d'après midi, réalisant que je n'arriverais pas à Ayacucho de jour, je me suis arrêté à Chincheros, ville sans intérêt, si ce n'est que j'ai rencontre deux motards américains venant du Minnesota et avec qui j'ai soupe.

Le lendemain matin, il tombait des cordes. J'ai attendu une demi heure, puis ça s'est calme. J'ai chargé mon bardas et me suis mis en route sous une fine pluie. Après quinze kilomètres, j'avais route sèche. Le temps varie beaucoup dans ces montagnes et j'ai pu profiter d'une belle route sinueuse jusqu'à Ayacucho, puis Huantan. Depuis la, j'ai de nouveau eu de la mauvaise piste avec en plus une déviation par des villages perdus. En compensation, le paysage était magnifique avec plein de cactus de différentes sortes. Le policier qui m'a contrôle à la sortie de Huantan m'a dit qu'il me faudrait 3 heures pour atteindre mon but,  la ville de Huancayo. Tu parles, après 4 heures, j'étais toujours en train de me battre avec les virolets de l'étroite route située dans les gorges du Rio Mantaro. Imaginez la route des gorges de l'Areuse qui relie Champ du Moulin à Boudry et vous y ajoutez des semi remorques, des passages à gué, des falaises vertigineuses, des éboulements côté aval avec une vue imprenable sur la rivière située 400 m en dessous et vous avez le décor. Pour être précis, j'ai peut être croisé 6 semi remorques mais c'était à chaque fois surprenant même que je m'étais mis en mode péruvien, la pouce sur le klaxon dans chaque virage masque. A la nuit tombante, je me suis arrêté dans un bled nomme Quincheros alors qu'il me restait 100 km à parcourir dans ce canyon. J'ai trouve un hôtel, le meilleur marche (CHF 3.--) du voyage mais pas forcément le plus douteux au niveau de l'hygiène. Les WC et l'eau courante se trouvent dans la basse cour, avec les poules, les cochons et la tigresse.

Au petit matin et sous un soleil radieux, j'ai repris la route le long du canyon. Quelques kilomètres plus loin, la route est devenue plus large et une fois la ville de Huancayo traversée j'ai eu droit à une magnifique route de montagne sinueuse à souhait sur 80 km. Le fantasme du motard (voir photo), si ce n'est que dans un virage masque à droite, je me suis retrouvé derrière un camion en panne et à l'arrêt. Seuls quelques cailloux disposes 20 m avant cet obstacle signalaient sa présence. Merci l'ABS et la marge que j'ai appris à conserver sur ces belles routes qui demeurent malgré tout piègeuses. En fin d'après midi et après avoir dévalé près de 2500 m de dénivelé, je suis arrivé à La Merced, dans la jungle amazonienne. J'ai bien sur du m'effeuiller en cours de route et arrivé en bas, soit à 850 m d'altitude, j'aurais volontiers roulé en T-shirt. Quelle bonne sensation de se retrouver au chaud après toutes ces journées et surtout ces nuits fraîches sur l'Altiplano.

J'ouvre ici une parenthèse pour dénoncer la façon de conduire des chauffeurs de poids lourds et de taxis collectifs péruviens. Dans les routes de montagne, ils conduisent comme sur un circuit de course, ils ouvrent les virages et les coupent sans trop se préoccuper de ce qui vient en face, que le virage soit masque ou pas. Difficile dans ces conditions de dépasser et avant d'entreprendre une telle manœuvre, il faut être sur que notre présence a été remarquée. Dans les villages, c'est encore pire. Même aux heures de sortie des écoles, avec des dizaines de gamins sur le bord de la route, ces chauffards traversent le pied au plancher mais ils prennent tout de même toutes les mesures de sécurité qu'ils pensent être adéquates. À savoir l'enclenchement des feux de panne et le klaxon continu. De vrais malades ! A mon avis, on leur a greffé un klaxon à la place du cerveau. Voilà, c'est dit.

Au lendemain de mon arrivée à La Merced, j'ai été faire un tour organise des principales attractions du coin. C'était assez plonplon, mais j'ai quand même bien apprécié le bain sous une spectaculaire chute d'eau en pleine jungle. Comme Tarzan, j'ai passé sous le rideau d'eau pour aller me cacher derrière la chute. J'étais avec un groupe de 16 touristes péruviens et durant mon séjour à La Merced, je n'ai pas vu un autre gringo. Ce lieu semble avoir été oublié des guides touristiques occidentaux et ce n'est pas plus mal. Pour ma part, je n'y suis pas arrivé par hasard puisque c'est Michel d'Arequipa qui me l'avait recommande. Par contre, je n'ai pas suivi ses conseils de poursuivre plus en avant dans la forêt tropicale et en direction de Oxapampa et d'Ozuzo. Je suis donc reparti en revenant sur mes roues jusqu'à Tarma, fuyant ainsi un temps capricieux et pas mal de pluie. C'est n'est pas pour rien que tout pousse ici (bananes, noix de cocos, papayes, mangues, oranges, café, etc.).

Le 17 mai, je suis arrivé à Huanuco après une étape sans beaucoup d'intérêt et que j'ai traversée en vitesse, car de mauvaise réputation. J'ai avalé beaucoup de poussière dans les derniers 50 km avant Huanuco car la route, qui a un jour ete asphaltee, presente de nombreux et profonds nids de poule et est empruntée  par beaucoup de camions. J'ai profité des bonnes conditions de parcage du Grand Hôtel de Huanuco pour remplacer les plaquettes de frein avant de la moto. Après 30000 km d'usage, elles auraient encore pu tenir quelques milliers de km. J'ai aussi fait le point sur la suite du parcours. De toute évidence, mon projet de traverser le pays par les Andes allait me prendre beaucoup de temps vu l'état des routes et pistes. Les paysages sont magnifiques mais souvent il faut tellement se concentrer sur la route qu'on ne peut les voir que d'un œil. J'ai donc décidé de couper sur la côté et la Panaméricaine via Huaraz.

Parti vers 9h00 le matin du 18 mai de Huanuco, ce n'est que vers 19h30 que j'ai enfin atteint Huaraz. Une belle aventure de près de 10 heures de moto avec seulement une pause pour manger à midi. Seuls les derniers 80 km étaient asphaltés. Tout le reste fut pistes et mauvaises routes sur lesquelles il n'est guère possible de rouler à plus de 35 km/h. Après plus de trois heures de route et à peine 100 km au compteur, je me suis retrouvé devant un bourbier dans lequel une voiture était déjà engluée. Des camions attendaient leur tour en face. Des villageois s'efforçaient de dégager la voiture. Je me suis dit que j'étais bon pour rebrousser chemin. Jamais je ne pourrais passer à travers cette boue et ces flaques d'eau brune. À pied, je suis allé reconnaître les lieux. Au même moment la voiture a pu se dégager et le chauffeur à donne quelques pièces aux villageois. En anticipation d'une chute dans cette boue, j'ai aussi refilé quelques pièces au monsieur et j'ai enfourché. Ça s'est bien passé et j'ai été étonné de la tenue des pneus Heidenau dans ces conditions. La moto à bien sur fortement louvoyé du train arrière et à un peu patine. Le truc, c'est de ne pas s'arreter et de garder de la vitesse pour garder l'équilibre. Plus loin, j'ai encore du franchir d'autres bourbiers, moins impressionnants, mais sans villageois dans les parages. J'ai presque fini par apprécier !

En arrivant près du village de Hullanca, j'ai cru reconnaître un canyon. Dans le village suivant, j'y étais. C'est par ici que nous étions passé en VTT il y quelques années avec Jean-Phi, Jean-Denis et Fabio.
En déterminant mon parcours, je n'avais pas réalisé que j'allais emprunter cet itinéraire. Je l'ai donc suivi jusqu'à Huaraz. Cela m'a semble avoir été plus facile en VTT même si l'effort est évidemment différent.  En moto, seul à 5000 m d'altitude, sur une piste de montagne, dans le brouillard, il ne faut pas se louper. Mentalement, je faisais déjà l'inventaire de mes vêtements en vue d'une nuit forcée à la belle étoile en cas de chute ou de panne. En montant le col asphalte avant de prendre la piste, je me suis fait attaque par deux chiens. En me détournant, je me suis aperçu que c'était au même endroit que je m'étais fait agresser en VTT par cinq chiens. J'avais du faire des moulinets avec mon vélo pour tenir ces sales bêtes à distance en attendant l'aide de Jean-Phi. Cette fois, les trois autres n'ont pas eu le temps de sortir car la puissance de la tigresse avait déjà parle. Je ne le mentionne plus, mais c'est tous les jours que je me fais pirater par des chiens. Pour le moment, je gagne aux points, à savoir trois coups de talon dans le museau contre zéro morsure. Pas de pitié pour ces sales schnoutzs.

Après avoir passé le col à 5000 m cher à Jean-Dénis, je suis redescendu sur la vallée des Puyas Raimondi, ces drôles de cactus à la forme phallique avec une boule à la base. Belle émotion en repensant aux bons moments passés avec mes copains autour de la Cordilliere Blanche. Il faisait nuit et il pleuvait quand je suis sorti de cette vallée et c'est tout tranquillement que j'ai rallié Huaraz.

J'ai de nouveau été très long et j'espère que je ne vous fatigue pas trop. Cas échéant, rabattez vous sur les images, je viens d'en publier une série.

Demain, je mets le cap sur Casma, sur la côté et ou je visiterai le site de Sechin. Ensuite plein gaz sur le nord.

Hasta luego.


















2 commentaires:

  1. cher daniel vous me surprene de plus en plus vous me sciez je suis carrement sur le cul je ne comprend pas comment votre organisme tient le coup vous etes en beton arme et la tigresse vous suis quel couple de choc toutes mes felicitations vous savez tellement bien me faire voyager c.est fabuleux nous avons aussi des chiens chez nous les notres sont gentils tout simplement ils sont habitueaux tigresses felicitations aussi pour les belles vues vous passez par des chemins plutot tortueux dangereux les voyages forment la jeunesse dit on vous vous etes le super men de la savane j.ai des feuilles de bananier qui sont entrees dans ma chambres ca c.est de l.aventure je vous souhaite tout de bon pour la suite je vous suis toujours avec beaucoup d.interet au plaisir de vous lire recevez cher daniel mes meilleures salutations et hasta luego la grand mere

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  2. mon ange gardien vous suis partout la grand mere

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