mardi 27 mai 2014

Nouvelles du 27 mai 2014 - Riobamba (Equateur)

En un peu plus d'une semaine, j'ai bien trace en direction du nord puisque je me trouve à Riobamba,  à 180 km au sud de Quito. La décision d'arrêter de faire du motocross dans les Andes aura donc été payante au niveau de la progression vers le nord. Par contre, j'y aurai certainement perdu au niveau des paysages

En effet, le nord du Pérou, le long de la côté Pacifique, est assez désertique a part quelques zones très fertiles ou poussent riz, cannes à sucre, bananes, etc.

Parti d'Huaraz le 20 mai, à 3000 m d'altitude, il a fallu franchir un col à plus de 4000 m pour ensuite redescendre au niveau de la mer, à Casma. La bonne route asphaltée m'a apporté un bienvenu changement par rapport aux conditions des jours précédents. Arrivé en début d'après-midi à Casma, j'en ai profité pour aller visiter le site de Sechin. Il s'agit de ruines découvertes sous une couche de sédiments de 2-3 m d'épaisseur et qui a contribué au bon état de conservation du site. On peut notamment admirer des bas reliefs représentant des guerriers et leurs ennemis sauvagement mutiles. L'intérêt du site demeure cependant le degré de civilisation, le sort des ennemis mis à part, de ses anciens habitants puisqu'il date de 3600 ans. A cette époque, en Europe, on sortait à peine des cavernes. J'ai passé la soirée avec Bernard et Marianne, arrivés en fin d'après-midi.

Le lendemain matin, j'ai repris la route et me suis arrêté a Huanchaco, quelques kilomètres au nord de Trujillo. A nouveau, j'ai profité de l'après-midi pour aller visiter le site de Chan Chan, tout proche. Il s'agit des ruines d'une ancienne cité pré-colombienne construite en 1300 avant JC. Elle fut la plus grande du monde entièrement construite en adobe et à compte jusqu'à 30'000 habitants. Ce n'est qu'en 1460 que l'Empire Chimu fut conquis par les Incas. Un énorme travail de fouilles à déjà été effectué mais la plus grande partie du site reste enfouie sous les sédiments. La partie visitable est dans un état de conservation admirable et de nouveau on peut s'étonner du degré d'évolution de cette civilisation au niveau urbanistique et d'organisation sociale. J'ai de nouveau passé la soirée avec Bernard et Marianne qui me suivent avec un demi-jour d'intervalle.

Il m'a fallu ensuite deux jours de voyage pour rallier Punta Sal. En cours de route, j'ai visite le Museo Tumbas Reales de Sipan à Lambayeque. Ce musée ultra moderne fait la fierté du nord du Pérou et c'est amplement justifie. Il contient, comme son nom ne l'indique pas, une reconstitution du tombeau du Seigneur de Sipan, de la civilisation Moche. Ce monsieur devait être très important puisqu'il a été enterré avec ses deux femmes, ses gardiens, deux lamas et son chien. En plus de nombreux et superbes parures et bijoux en or, argent et bronze, le tombeau contenait un nombre impressionnant de poteries d'une incroyable beauté et très bien conservées. C'est probablement un des plus beaux musées du genre qu'il m'a été donné de visiter. Du coup, je ne me suis plus arrêté pour visiter les nombreux sites archéologiques qui jalonnent la route dans cette région.

Après une nuit passée à Motupe, je suis arrivé le 23 mai a Punta Sal, petite station balnéaire et y passe deux nuits bien tranquilles. J'en ai profité pour faire mes premières brasses dans le Pacifique agréablement chaud à cette latitude. Bernard et Marianne m'ont rejoint durant le deuxième jour.

Le dimanche 25 mai, notre petit groupe s'est mis en route pour l'Equateur. Le passage de la frontière s'est déroule sans problème si ce n'est que la douane équatorienne ne pouvait pas imprimer l'autorisation d'importation temporaire de la moto, faute de papier. Bernard et Marianne qui étaient juste devant moi ont du utiliser la dernière feuille. Alors petit conseil pas sérieux aux futurs voyageurs: en plus d'une cargaison de photocopies de vos documents, prenez du papier, une cartouche d'encre et un groupe électrogène en cas de coupure de courant. Vous n'aurez ainsi pas a patienter une demi-heure pour obtenir un document. La suite du parcours au niveau de la mer s'est déroulée à travers d'énormes bananeraies (Dole) avant que la route ne s'élève en altitude.  Durant les derniers 80 km avant Cuenca, j'ai été copieusement arrosé dans un paysage ressemblant au Jura français, avec vaches et maisons qui ici et au contraire du Pérou, sont terminées, façades crépies et les toits recouverts de tuiles. Arrivé à Cuenca, seuls mes pieds et ma tête étaient encore au sec. Mon équipement, surtout au niveau du pantalon, aura donc montre ses limites. Par contre, mention spéciale pour les chaussures car en général c'est la première chose qui prend l'eau en moto. Merci à Stéphane pour ses bons conseils.

Après une nouvelle soirée passée avec Marianne et Bernard, retrouves cette fois par un heureux hasard, j'ai passé une nuit difficile car le repas était presse de ressortir. Le lendemain matin, j'ai visite un peu cette jolie ville aux nombreux batiments coloniaux, hésitant à reprendre la route dans mon état de santé. En plus, mon équipement étaient encore bien mouillé. Finalement, je me suis ébroué sur le coup de midi, comptant profiter du temps sec. Mais quelle jouissance d'enfiler ces vêtements et ces gants encore tout humides. Les 240 km me séparant de Riobamba se sont déroulés sur une belle route, sinueuse et avec peu de trafic. De quoi me faire oublier mon inconfort vestimentaire. Seuls quelques passages dans un épais brouillard m'ont obligé à réduire l'allure.

Arrivé à Riobamba, j'ai immédiatement pris une douche bien chaude et me suis mis au lit, tout grelottant et fiévreux. Du coup et bien que cette ville en elle même présente peu d'intérêt, j'ai décidé d'y passer au moins deux nuits, en espérant que cela sera suffisant pour me rétablir.

Aujourd'hui, ça va bien mieux et je devrais être en mesure de reprendre la route demain matin, mercredi, pour Banos, aux portes de la jungle. Après la grippe intestinale, la fièvre jaune !

Hasta luego et becs à la grand-mère de La Lorraine.



















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