mardi 15 avril 2014

Nouvelles du 4 avril 2014 - Cafayate (Argentine) - Oruro (Bolivie)

Arrive le  21 mars, premier jour de l'automne, a Cafayate, j'y ai passe 4 jours tres agreables. Cafayate et une petite ville viticole situee a 1600 m d'altitude et revendique etre le berceau du fameux vin blanc Torrontes. C'est assez etonnant de voir toutes ces vignes a cette altitude mais apres avoir visite le musee de la vigne et du vin, j'ai appris qu'il y avait de la vigne encore plus haut, notamment a Cachi. Le terroir est sablonneux et necessite un arrosage au goutte a goutte permanent. La qualite des vins produits s'expliquerait aussi de par le fait que l'amplitude de la temperature entre le jour et la nuit est tres importante.

Apres une premiere journee tranquille a flaner autour de la Plaza entouree de nombreux restaurants animes ou j'ai bien sur deguste le fameux Torrontes, je me suis repris en main le lendemain. En effet, j'ai loue un VTT et ai pris un bus qui m'a depose a 50 km dans les gorges de Cafayate (Quebrada de Cafayate), plus precisement dans la Gorge du Diable. Depuis ce lieu-dit, j'ai pedale jusqu'a Cafayate tout en visitant les nombreux sites le long du chemin. Je vous passe les details car les photos deja editees sont plus parlantes.

Le sejour a Cafayate a aussi ete rendu agreale du fait que j'y ai retrouve, par hasard, Claire-Lise (aussi infirmiere) et Pascal, le couple de morgien rencontre quelques jours plus tòt.. Nous avons soupe ensemble deux fois et echange nos experiences et c'etait tres sympathique.

Toute bonne chose ayant une fin, j'ai pris la route de Salta le 24 mars en empruntant a nouveau la route de la Quebrada de Cafayate. La lumiere etant differente dans le sens de la descente, j'ai fait de nombreux arrets pour prendre des photos et admirer ce paysage de roches multicolores aux formes etonnantes. La riviere aux nombreuses ramifications paresseuses et bordees de roseaux nommes ici "queues de renard" vaut aussi le coup d'oeil.

En sortant des gorges, la vegetation, avec de nombreux cactus, a repris ses droit. La riviere etait beaucoup plus vive a cet endroit et de nombreuses familles, profitant du jour ferie, faisaient des grillades entre la route et le cours d'eau. Ensuite, la plaine s'est elargie et n'a plus suscite d'interet.

Je suis arrive a Salta en fin d'apres-midi et ai trouve un hotel a proximite de la Plaza. Cette derniere est particulierement jolie car elle est entouree de batiments coloniaux imposants. Le lendemain, je suis monte avec un telecabine de fabrication suisse sur le Cerro San Bernardo, une colinne qui domine la ville. Outre la vue, l'endroit est tres joli avec des jardins et des cours d'eau artificiels tres bien faits. C'est tres tranquille et il y a meme un fitness en plein air avec tous les instruments de torture usuels. L'arrivee du telecabine a ete amenagee dans un batiment aux vitrages multicolores (comme les lampes Tyffany) du plus bel effet et entoure d'arbres et de plantes exotiques.

Dans la mesure ou la visite des musees (il y a bien sur des exceprtions) et des eglises ne constituent pas ma tasse de the, j'ai quitte cette ville d'un demi-million d'habitants le 26 mars et y aurai donc passe deux nuits.

Suivant toujours les suggestions de Werner, je me suis dirige sur San Antonio de Los Cobres en suivant une vallee qu'emprunte egalement le train des nuages qui monte jusqu'a plus de 4200 m d'altitude. Tres rapidement, je me suis retrouve sur une piste etroite avec la pluie pour compagne. Heureusement, cela n'a pas dure et j'ai eu tout loisir d'admirer le paysage ponctue de nombreux cactus (les memes que dans les Lucky Luke). La piste s'est ensuite transformee en route au revetement parfait et j'ai pu decrasse la tigresse et tester son comportement a plus de 4000 m d'altitude (tres bon mais avec un ralenti instable). Les derniers kilometres avant San Antonio se sont a nouveau deroules sur une piste sablonneuse ou en tole ondulee dans un paysage desertique.

San Antonio de Los Cobres, un joli nom pour un gros village a 3800 m d'altitude, en plein desert, pas un arbre, que des maisons basses alignees le long de rues non-asphaltees en damier. Rien de bien engageant a part un hotel assez moderne. Complet. Les passagers du train des nuages l'avaient pris d'assault, apparemment. Je me suis donc rabattu sur une auberge et comme souvent ai ete surpris en bien. Le tenancier, portant un espece d'uniforme militaire, aurait pu jouer les doublures de De Niro. A 15h30 de l'apres-midi, il m'a prepare la meilleure Milanese que j'aie mangee en Argentine. Apres une petite sieste, j'ai prudemment demande s'il y avait du Wifi et la reponse fut: bien evidemment. Et en plus ca fonctionnait tres bien. Le soir, j'ai encore soupe dans cette auberge tenue par De Niro et son fils. L'addition fut egalement une surprise: l'equivalent de CHF 25.-- pour la nuit, les deux repas et le petit-dejeuner.

Mais bon, je n'allais tout de meme pas passer une semaine dans cet endroit pour des raisons economiques et je suis reparti le lendemain matin pour San Pedro de Acatama, au Chili. Ce fut une rude journee avec beaucoup de pistes piegeuses et quelques erreurs de navigation. A un moment donne, j'ai pris une piste longeant un salar pour rejoindre la route nationale qui mene au passage de la frontiere, au col de Jama. Le paysage etait tres beau mais la piste particulierement traitre. Elle etait constituee de sable dur, ou plutot d'une croute qui, par endoits, cedait sous mes roues. Cela provoquait des embardees inquietantes et je me suis vu plus d'une fois a plat ventre. Cela a dure 60 km et je n'ai pas vu ame qui vive sur cette section. C'est avec beaucoup de soulagement que j'ai retrouve la route nationale et son bienvenu revetement bitumeux.

Le passage de la frontiere a ete assez rapide malgre le fait que les douaniers chiliens m'ont tout fait demonter pour verifier le contenu de mes bagages. L'importation de produits frais est interdite au Chili et je suppose qu'ils n'avaient pas assez saisi de fruits pour leur salade du soir.

La descente du col de Jama s'est deroulee sur une belle route sinueuse avec de jolis salars a admirer.  Je suis arrive a San Pedro de Acatama en debut de soiree apres une journee de 360 km, dont 240 sur pistes.

San Pedro est un gros village de 4000 habitants et aucune de ses rues n'est goudronnees. Les maisons ont garde leur aspect traditionnel, en adobe. Cette bourgade degage beaucoup de charme malgre la presence de nombreux touristes. Il faut dire qu'elle se situe en bordure du desert d'Acatama et a proximite immediate de nombreuses curiosites naturelles.

Au lendemain de mon arrivee, le 28 mars, j'ai loue un VTT et me suis engage dans la Vallee de la Lune (encore une). C'est une ballade d'environ 30 km aller/retour dans un decor mineral etonnant. Alors que je visitais une mine de sel abandonnee, je me suis retrouve avec deux autres cyclistes francophones, un quebequois et un fribourgeois de St-Aubin/FR. Nous avons fait le chemin du retour ensemble et nous sommes retrouves le soir pour le souper. A la table, se trouvaient egalement un couple de Charmey, une fille de Cully et une infirmiere de Strasbourg. Le monde devient petit dans les endroits touristiques. Mais ces sympathiques rencontres m'auront permis de passer encore deux belles journees a San Pedro. Le lendemain, nous sommes alles, avec un tour organise, visiter les geysers de Tatio a 95 km de San Pedro. Partis a 5h30 du matin, nous sommes arrives sur place pour le lever du soleil. Fait exceptionnel, il avait neige durant la nuit et le site etait saupoudre de neige, comme du sucre glace et du plus bel effet. J'ai par contre ete decu des geysers qui n'en sont plus. Il y a quelques annees, des apprentis sorciers ont entrepris des forages en vue d'exploiter les ressources thermiques du site et ont completement perturbe le systeme. Mais l'endroit reste tout de meme de toute beaute meme avec une temperature de moins 10 degres (on est a 4400 m d'altitude). Malgre cette belle temperature, notre compagne de voyage chinoise n'a pas hesite a se plonger dans une piscine naturelle d'eau thermale a 24 degres !

Le soir, nous sommes encore alles sur une crete au fond de la vallee de la mort pour admirer le coucher du soleil et le ciel etoile qui, sous cette latitude, est sans pareil. La voie lactee peut etre observee tres nettement. Nous avons pic-nique sur place puis sommes rentres avec nos velos et nos lampes frontales.

Le lendemain et toujours a velo, nous nous sommes rendus a la Laguna Cejar. Il s'agit de deux lacs d'eau salee qui ont survecu par je ne sais quel phenomene dans une zone plate et semi-desertique. L'eau est tellement salee qu'on flotte sans devoir nager. L'eau a une temperarture de 18 degres mais une fois trempe, c'est bien agreable de se laisser deriver assis comme dans un fauteuil..

Presque en meme temps que toute l'equipe, j'ai quitte San Pedro le 31 mars, direction Tocopilla, au bord du Pacifique. En passant, j'ai tente une visite de la plus grande mine de cuivre a ciel ouvert du monde, a quelques kilometres au nord de Calama, mais sans succes. De la route qui surplombe la mine, j'ai tout de meme apercu l'etendue de cette exploitation qui s'etale sur des kilometres. Un peu plus loin, je me suis aussi retrouve derriere un convoi  special transportant des bennes basculantes destinees aux camions d'une mine. Elles prenaient toute la largeur de la route et il etait impossible de depasser. Le trafic venant en sens inverse etait dirige sur le bas cote par une patrouille de police avancee. Tout est demesure dans ces mines, ce dont je m'etais deja rendu compte au Perou en visitant la mine a ciel ouvert de Antamina.

A Tocopilla, je me suis a nouveau retrouve dans un hotel a la devanture peu avenante mais avec un interieur surprenant avec patio et piscine.

De Tocopilla, ou ca sentait fortement le poisson, j'ai pris la route d'Arica. Les premiers 120 kilometres se sont deroules le long de la cote Pacifique dans un decor sauvage a la beaute particuliere. La route sinueuse a souhait longe des falaises de sable (similaires a celles de Lima, Perou) que je trouve habituellement assez deprimantes. Dans le cas present, cette rudesse etait adoucie par une fine brume et j'ai finalment beaucoup apprecie cette portion de route. J'ai aussi eu la chance d'observer une colonie de pelicans perches sur un eperon rocheux. Cette cote a par le passe ete prospere grace a la recolte du guano.

Sur le coup de midi, je suis arrive a Iquique mais faute de trouver un beau bistrot en bord de mer d'ou je pourrais observer les surfeurs dans les rouleaux (j'en ai tout de meme vus du coin de l'oeil), j'ai poursuivi en direction d'Arica. La route traverse un desert....desertique, c'est-a-dire, plat et jaune sable. Rien a se mettre sous la pupille et on compte les kilometres qui defilent trop lentement. La suite a ete plus mouvementee et je vous laisse vous referer a mon article sur le tremblement de terre du 1er avril.

Apres ce seisme, je pensais pouvoir me refugier a Putre, village de montage a 3500 m d'altitude a 60 km de la frontiere bolivienne. L'idee etait aussi d'y sejourner deux jours pour ecrire cette nouvelle, m'acclimater a l'altitude et digerer la nuit precedente. Rate. A minuit, la terre a de nouveau tremble (magnitude 7,6). Ce fut court, peut-etre 30 secondes et je suis reste tranquillemenrt  au chaud dans mon lit. De la, j'ai pu voir le reseau electrique partir en vrille avec de belles explosions aux couleurs verte, bleue et orange. Le lendemain matin, l'alimentation en energie electrique n'avait toujours pas ete retablie et j'ai  repris la route pour arriver a Oruro, en Bolivie, d'ou je vous ecris.

C'est un peu une nouvelle aventure qui commence avec la Bolivie mais apres deux jours, je trouve que si les infrastructures sont plus rustiques, les choses paraissent moins compliquees, a commencer par les retraits d'argent avec la Postcard qui ne posent aucun probleme. Ils ne sont pas limites et les bancomats sont plethoriques.

L'adaptation a l'altitude se passe assez bien grace au Diamox dont j'ai deja interrompu la prise. Je vais me trouver pendant plusieurs semaines sur l'Altiplano sans redescendre et mon organisme devrait suivre.

Pour les photos, il faudra encore attendre car les PC sont vieux, lents et demunis de prise USB.

Desole d'avoir ete si long et merci pour vos messages toujours aussi apprecies.

Hasta luego.







5 commentaires:

  1. Salut Daniel, le moins que l'on puisse dire est que ton voyage ne manque pas de sel entre les salar et le tremblement de terre ?!? Trève de plaisanterie, nous avons beaucoup pensé à toi et aux malheureuses victimes lorsque l'info concernant ce séisme nous est parvenue. Nous te lisons avec toujours autant de plaisirs, merci pour ce "feuilleton" passionnant. Hasta la vista, suerte y besos. Les Haag's

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  2. Salut Daniel,
    Quelles aventures! Je suis content que tu t'en sors bien. Pas toujours facile lorsqu'on est seul.
    Content également que tu aies aimé les parcours que je t'ai conseillé. Je garde un souvenir merveilleux de notre voyage et en te lisant je suis même retourné sur mon blog!
    Donc tu as eu un peu le même temps dans le Valle Fertile un peu dommage car c'est une très belle région. Je me réjouis de lire tes expérience dans le Salar d'Uyuni et bien sûr le Machu Pichu.
    Bon voyage!

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  3. Tous les meilleurs vœux d'anniversaire ce 12.04.2014 depuis Cormondrèche. Tante Anne-Marie et cie. De gros becs et bonne continuité dans ton périple

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  4. Salut Daniel expérience fantastique que tu fais tu en garderas des tonnes d'images dans ta tête
    bonne fin de journée
    Josiane Dey

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  5. Salut Daniel voilà une superbe expérience que toute personne devrait vivre je t'envie vraiment surtout en moto fatiguant mais génial bonne fin de séjour
    Josiane DEY

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