jeudi 19 juin 2014

Nouvelles du 19 juin 2014 - Otalavo (Equateur) - Popayan ( Colombie)

Les précipitations s'étant enfin calmées, j'ai prolongé mon séjour à  Otalavo (Equateur) jusqu'au 10 juin. J'en ai profité pour aller voir la chute de Peguche, à pied. Le lendemain, je suis monté en moto et avec tous les bagages jusqu'au lac Mojanda. La route qui y mène est pavée mais c'est très cahotique. Plus d'une fois j'ai hésité à faire demi-tour. J'aurais du car je n'ai pas trouve cet endroit extraordinaire. Mais peut-être qu'avec un peu de soleil, le lac et son environnement auraient été plus attractifs. En redescendant, je suis tombé sur une auberge de campagne nichée dans un écrin de verdure et y ai passé la nuit. Après l'agitation d'Otalavo, j'ai apprécié le calme de cet endroit. Depuis le balcon, j'ai eu tout loisir d'observer des colibris. Ces petits oiseaux sont capables, grace à des battements d'ailes d'une vitesse phénoménale, de se maintenir sur place pendant que leur long bec pompe le sucre des fleurs des arbres.

La veille de mon départ d'Otalavo, j'ai tenu à passer la nuit dans une hacienda également nichée en pleine nature dans les coteaux surplombant Otalavo. La propriété est magnifique et comme seul client, j'ai eu droit à une visite guidée par le maître des lieux. La maison familiale, partiellement transformée en hôtel, à 220 ans. Elle contient de nombreux objets antiques tels que fusils, couteaux, sabres, balances, radios, malles, fourneaux, etc. Un véritable musée aménagé avec beaucoup de goût. Le domaine à une surface de 220 hectares et comprend tout un flanc de la montagne. C'est comme si un paysan de St-Blaise vous disait que son domaine va jusqu'à la crête de Chaumont.

Le but de ma visite à l'hacienda était aussi de monter à pied à la lagune Cuicocha, ce que j'ai pu faire durant l'après-midi. Ce plan d'eau s'est forme dans un cratère de volcan et comprend deux îles en son milieu. C'est un endroit sauvage peu visite et c'est très joli. En redescendant, j'ai fait un bout de chemin avec deux hommes et une femme surgis de la forêt, machette à la main. Bien que maintenant habitué à voir les paysans munis de machette, je n'ai pas pu m'empêcher de me faire du cinéma. Au bout de 100 m, nous avions fait connaissance. L'un des deux hommes parlait français et est président de la société de développement touristique du lieu !

C'est le mardi 10 juin et entoure par les trois générations des propriétaires de l'hacienda que j'ai pris la route pour la frontière colombienne, éloignée d'environ 150 km. À Tulcan, affreuse ville frontalière côté équatorien, je me suis copieusement fait arrosé. Pour une fois, c'est tout heureux que je suis entre dans les locaux de la douane car j'y étais à l'abri. Une fois toutes les formalités accomplies et en retournant vers ma moto, j'ai eu la surprise de voir une Honda Transalp immatriculée en Argovie parquée à côté de la tigresse. Leurs propriétaires, Daniel et Yvonne, voyagent aussi à travers l'Amerique latine. Les présentations faites, nous avons décidé de rouler ensemble dans cette première partie de la Colombie classée zone rouge. Une fois de plus, la chance m'aura souri. Nous nous sommes donc mis en route en direction de Pasto ou Daniel et Yvonne avaient réservé un hôtel. Nous avons bien sur fait le détour par la fameuse église de Las Lajas construite au fond d'une profonde gorge. C'est paraît-il le Lourdes colombien et le chemin d'accès est tapissé de plaques gravées témoignant des bienfaits du lieu. C'est en grande partie de nuit que nous avons parcourus les quelques 120 km qui nous séparaient de l'hôtel. En raison d'un intense trafic de poids lourds et d'une route très sinueuse, nous ne sommes arrivés au but que vers 21h00, soulages et affames. Notre dernier repas remontait en effet au petit-déjeuner. La cuisine étant déjà fermée, nous avons du nous contenter de quelques croissants et d'un peu de fromage ressemblant à de la mozzarella.

Le lendemain matin, nous avons enfourché nos bécanes respectives et avons pris la route pour Popayan, éloignée de 220 km. Ce parcours nous a pratiquement pris la journée pour les mêmes raisons que le soir précédent. Mais de jour, nous avons pu apprécier la beauté des paysages exotiques que nous traversions. C'est très verdoyant, avec plein de bananiers et autres palmiers. De petites maisons construites en bambou bordent la route et ce décor dégage une certaine douceur de vivre. L'armée occupe toutefois le terrain et vient nous rappeler que la région est chaude. Chaque tête de pont est flanquée d'un bunker dans lequel se trouve du personnel arme. Des patrouilles longent la route, à pied ou en véhicules.

Popayan nous a accueillis en fin d'après-midi, dans une chaleur torride. La ville à été reconstruite après un tremblement de terre mais le style colonial a été repris. Tous les bâtiments du centre sont blancs, ce qui a valu à la ville le surnom de ville blanche. Après une nuit sans beaucoup de sommeil en raison de la proximité d'une boîte de salsa, Daniel et Yvonne ont décidé de poursuivre leur route vers le nord. Pour ma part, j'ai décidé de rester un jour à Popayan pour la visiter. Bien m'en a pris car j'aurais été incapable de rouler à moto. Mon tour de ville à peine commence, j'ai du battre en retraite à l'hôtel, fiévreux et les entrailles en déroute. Je ne sortirai plus de mon lit jusqu'au lendemain matin, hésitant à certains moment de faire appel à un médecin. La transition entre la fraîcheur des hauts plateaux équatoriens et la chaleur torride de la Colombie met décidément à rude épreuve mon vieil organisme.

Comme il se fait tard, je reprendrai cette nouvelle demain sous le titre "Nouvelles du 20 juin 2014 - Popayan - Bogota".

Hasta luego.










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